Le Troisième Dragon
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Une île qui vous surplombe depuis les cieux, où dragons, Hommes, bêtes fantastiques et technologies se côtoient, c'est cette île qui vous attend, cavalier.
 
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 Bourbon

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Ikari
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Ikari


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MessageSujet: Bourbon   Bourbon EmptyDim 12 Avr - 0:03

La matinée était passée. Son regard restait braqué sur l'un des seuls portrait qu'il avait d'elle. En lui la mélancolie, suivit par la tristesse et le regret s'amusaient de le voir dans cet état pitoyable. Cela faisait sept ans qu'elle l'avait laissé là, tout seul, à se débrouiller sans sa présence, sans sa chaleur. Chaque jour, chaque fois qu'il se réveillait il sentait son cœur lourd, ou plutôt bien trop léger maintenant qu'il ne pouvait plus partager ni recevoir son amour. L'insouciance de ces jours lui manquait, le bonheur aussi. Il se sentait comme une coquille vide, par moment la vengeance venait l'habiter, d'autrefois le calme, quelquefois encore la dépression.

Le portrait était magnifique, tout en simplicité. Elle penchait la tête sur le côté, très légèrement, mais son regard bleuté était tourné vers le peintre qui avait su rendre vivant son expression, il pouvait lire dans ses yeux sa joie de vivre et y voir son sourire. Par ailleurs, ses lèvres rosés possédaient ce petit rictus narquois et taquinant, s'opposant à la confiance et à la bonté qui s'échappait de son regard. Sur le portrait, les traits de son visage étaient serein, comme si elle était apaisée. Ses blonds cheveux tirés vers l'arrière s'échappaient par-ci par-là mais sa frange et les mèches au devant de son visage l'encadrait. Son cou, ainsi que le début de son buste, étaient nu, simplement orné d'un léger collier que le peintre avait fait scintiller. Son portrait respirer la beauté, l'amour et la joie. Tout ce qu'il n'était plus.

Layos pouvait passer moult heures à la contempler, mais cette admiration n'arrivait jamais sans sa souffrance, et il passait alors des heures dans le mal être de la perte d'un être aimé. Jamais le fiancé ne pourrait épouser sa belle, et jamais il ne pourrait la retrouver. On la lui avait prise, et lui, il avait été incapable de la protéger. Le destin l'avait rapidement remis sur le chemin de la pègre et non celui des études et d'une vie sans danger. Layos avait péché par le crime, et la rédemption n'avait pas voulu de lui alors elle lui avait pris sa fiancée et de nouveau la pègre l'accepta. Sa vie ne serait plus le doux chemin du mariage, de la réussite dans les sciences économiques et sociales, mais la sombre route du sang et de l'illégalité. Dorénavant il était un chef, il dirigeait, et jamais ne pouvait prendre de vacances, jamais ne pouvait se confier, toujours se méfier, regarder à l'arrière, toujours se montrer puissant et fort. Il n'était pas aussi vaillant et puissant que le disait son clan, comme tout homme, Layos possédait ses faiblesses. Cependant, dans son métier les faiblesses allaient souvent de paire avec une balle dans la tête, ainsi qu'une seconde dans le cœur. Il n'y avait pas de place pour les émotions, et pourtant...

Ses doigts, légèrement abîmés par les cigarettes, glissèrent sur la toile comme si toucher sa bien aimée au travers de ce tableau allait la faire revenir. Pourtant elle ne pouvait pas revivre, il avait assister à ses funérailles de loin, répugné par sa belle-famille et il savait très bien qu'elle ne pouvait pas revenir à ses côtés, et que la vie jamais plus ne serait joyeuse. La vie deviendrait morne, taciturne et morose, entrecoupée de moment peut-être plus frivole, quand son corps sera à bout, et que sa tête aussi, mais la vie partagerait aussi des moments plus joyeux, mais à quel point par rapport à ce que la vie lui avait retiré ? Ou plutôt, à ce que la mort lui avait pris ?
La vie s'était déjà jouée de lui une fois, alors il ne voulait pas de nouveau être son pantin. Il voulait la diriger, l'écraser et prendre sa revanche sur ce qu'elle lui avait fait. Mais comment ? Que pouvait-il vraiment faire pour prendre une revanche sur une entité abstraite, irréelle ? Il ne pouvait rien faire face à la vie ? Car la vie c'était son cœur battant, le pouls dans ses veines et le souffle dans sa gorge. Et le suicide servait à donner à la mort ce qu'elle voulait. Layos se sentait impuissant, lui, à la tête d'un clan de criminel, voilà qu'il se trouvait faible et incapable.

C'était son secret, ses craintes, ses peurs, cette faiblesse dont il ne pouvait se défaire car le vide dans son cœur était bien réel, et il avait su que c'était elle, et pourtant la vie lui avait dit que non, et pourtant il ne pouvait se résoudre à accepter le choix du destin, et pourtant, il savait qu'un jour il le devrait, car il devait continuer à vivre. Il devait continuer à vivre, à mener ses Hommes, c'était son devoir en tant qu'homme sur le trône.

Son pouce atteignit les lèvres de sa fiancée, tout son corps se rappelait de la sensation de sa peau sous la pulpe de ses doigts, en fermant les yeux il pouvait la revoir dans ses souvenirs, avec son sourire autant sur ses lèvres que dans ses yeux, presque pouvait-il sentir son souffle comme lorsqu'ils se rapprochaient pour s'embrasser. Un court instant il frémit, avant de se ressaisir.

Dans son dos, la dragonne était revenue, et perdu dans ses pensées, Layos ne l'avait pas entendu arriver.

Orphis avait appris de nombreuses choses au sujet de son cavalier, une partie de son histoire, une partie de ses secrets. Il lui arrivait de se moquer de lui, de ce côté chétif, et en même temps la dragonne comprenait, car elle avait connu les mêmes faiblesses, les mêmes craintes. Sans un mot, elle qui voulait le pouvoir, vint poser son crâne contre le dos de son cavalier. Pour elle, ils restaient faibles, inapte à protéger les autres, d'un coup de bec elle pouvait leur rompre les os, d'un regard les pétrifier, mais comme s'il faisait parti de la même portée qu'elle, la dragonne voulait à la fois le mépriser et le chérir, elle voulait à la fois lui dire quelque chose de sarcastique et à la fois quelque chose de réconfortant. Alors, indécise, la femelle restait là, la tête adossée contre le dos de son cavalier, toujours perdu dans le portrait. Pourtant, bientôt allait-il falloir pour Layos d'assumer son rang. De nombreuses affaires demandaient aujourd'hui son attention et il n'avait déjà plus le temps pour la mélancolie, ni pour la nostalgie. Alors, le cavalier baissa son bras, quittant le doux portrait de celle qui aurait dû devenir sa femme et la présence réconfortante de la dragonne, le patron reprit son allure de mafieux, son manteau retrouva ses épaules, et ses belles chaussures tournèrent pour prendre le pas de la réunion qui l'attendait dans ses quartiers.

— Vous êtes si faibles et pathétiques, sans vous venger de ceux qui ont pris vos êtres chers, en acceptant sans accepter, chuchota Orphis pour elle-même lorsque son cavalier quitta la salle.
Son regard se posa alors sur le portrait, ses serres raclèrent le beau carrelage qui ornait cette pièce. En Orphis, un drôle de sentiment naissait : celui de mettre en morceaux cette toile qui faisant tant de mal à son cavalier.



Tout le clan n'était pas présent, seuls les membres les plus importants, ils l'attendaient, tous, assis sur une longue table rectangulaire. Layos était à l'heure, c'était lui qui fixait les horloges et les planning. Il y avait l'un de ses lieutenants, un homme fort, aux muscles saillants, aux cheveux tirés vers l'arrière et au visage dur, ainsi que d'autres ayant le même rôle, celui de « gérer les troupes ». Tous n'avaient pas le même look : certains semblaient fait de marbre, d'autres semblaient plus accessibles. Certains avaient des tatouages visibles, d'autres n'arboraient pratiquement aucun signe. Layos n'était pas de ces chefs ayant une marque visible comme un tatouage, il était bien trop facile avec un tatouage de discerner les membres de son clan ce qui n'était guère dans leur intérêt. Mais certains apprécié les tatouages marquant, alors ils arboraient de grands poissons, de grands dragons, des aigles dont les ailes se déployaient autour du cou, et d'autres avaient de grandes fleurs pourpres. Ils étaient libre de ce qu'ils voulaient tant qu'ils ne se rassemblaient pas sous les marques de leur clan de manière trop prévisible. Parmi les convives se trouvaient également des conseillers financiers, des perles dans leur domaine, des conseillers de guerres, politiques. Ils étaient environ une dizaine. Certains mafieux possédaient des garde du corps, qui tenaient plus de la bête sauvage que de l'Homme, Layos aussi travaillait avec quelques-uns de ces hommes ou de ces femmes violents et forts, mais il préférait également assurer sa propre protection.
— Bien, commença-t-il, les affaires sont plutôt bonnes, mais avec l'évasion de cette nuit tout le corps militaire est sur ses gardes, nos affaires risquent d'être légèrement perturbées pour les prochains jours, voire semaines.
L'homme à la tête du clan s'était enfin assis, devant lui s'offrait un verre de bourbon qu'il sirotait tout en suivant les diverses discussions, son regard allant de chacun de ses hommes, les surveillant, surveillant leurs gestes et leurs mimiques. Bien sûr, Layos avait confiance en eux car s'ils tentaient de le faire tomber, c'était eux qui ne se relèveraient pas, et aussi parce qu'il avait réussi à établir une certaine dépendance avec ses membres

— Nous attendons que trois personnes reviennent de Tereldor où elles ont échangé, les profits sont plutôt bons et nous avançons vite, il va falloir recommencer à produire.
— Donc nous devons retourner à l'usine désaffectée ?
— Non, nous allons changer d'usine et établir une rotation avec divers endroits pour que l'on ne soupçonne rien, puis il faut aussi redisposer le matériel à chaque fois, cela implique beaucoup de déplacements de matériels et d'Hommes alors il faut trouver d'anciennes forges ou usines qui seraient perdues.
Les affaires carburaient, les billets qu'ils produisaient étaient bons, si bons qu'ils pouvaient passer les contrôles sans problème, ainsi ils écoulaient leurs stocks, reprenant de l'argent en rendant ce qu'ils avaient pu acheter. Ils possédaient de multiples personnes pour blanchir de l'argent, cela évitait les soupçons, aussi, ils prenaient des individus tout à fait normaux, et ils possédaient également quelques boutiques de mèches avec eux.
— Comment se porte les ventes de matériaux de monstre, demanda Layos en faisant tourner la liqueur dans son verre.
— J'ai entendu dire qu'un clan vendait aussi sur ce terrain mais nous sommes déjà en train de nous en occuper monsieur Aleatràm, leurs fournitures devraient être sabotées et de mauvaises qualités.
Layos émit un hochement d'approbation à ses bonnes nouvelles, mais comme il l'avait annoncé au début de la réunion, les choses allaient sans aucun doute se compliquer :
— Nos Hommes nous signalent une certaine effervescence et colère chez les soldats, avoir laisser partir Eavel Zéro et son dragon Arashi a dû les couvrir de honte et ils vont sans doute vouloir faire une grosse prise pour se rattraper.
— Oui, nous devons être méfiant, annonça Layos, c'est pour cela que nous ne prendrons pas de risque considérés et que nous tournerons au ralenti.
— Et si les autres organisations continuent de tourner comme actuellement, demanda alors l'un des membres de la réunion, nous allons perdre de l'argent et des clients.
— Ne t'en fais pas, si les autres organisations continuent sur cette cadence, avec toute la tension elle se feront rapidement démanteler, rassura le chef de la réunion.
— Oui, ajouta un autre, nous jouons au caméléon, nous faisons profil bas et nous fondons dans la masse pour le moment.
— Le fameux, si tu vends de l'herbe au coin de la rue pour pas cher tu seras vite connu mais ainsi vite démasqué et arrêté, alors que si tu vends de temps à autre de grosses quantités alors tu peux passer aux pilules et te faire plus discret et ainsi de suite tu montes en rang, et à la fin on se retrouve à produire.

Bientôt la réunion allait toucher à sa fin, pour le moment l'organisation tournerait au ralenti et tous les Hommes seraient prévenus et mis en garde pour bien faire profil bas, les activités n'allaient pas pour autant s'arrêter, mais elles allaient être bien plus secrètes et vigilantes.
Layos se levant tout en posant son verre sur la table, puis il pris congé. Son verre était vide.
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