Le Troisième Dragon
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Une île qui vous surplombe depuis les cieux, où dragons, Hommes, bêtes fantastiques et technologies se côtoient, c'est cette île qui vous attend, cavalier.
 
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 Croisements et cheminements

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Ikari
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MessageSujet: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyVen 21 Juin - 14:27

Aska était rentrée chez elle, mais elle n'avait pas eu le temps de dormir, ni même d'aller prendre une douche rapide. Alertée par la fumée du palais, la capitaine avait rapidement rechargé son téléphone et s'était rendue sur son ordinateur afin de lire ses mails mais aussi d'avoir accès aux directs sur les événements. Ainsi donc Zéro était parvenue à libérer Arashi. Finalement Aska n'était pas surprise : dès l'instant où elle avait retrouvé Torn, elle avait su que les choses se passeraient ainsi. Intérieurement elle s'y était attendue. Si elle, elle avait pu gravir un volcan en activité, au cours de la période de reproduction d'une harde de dragon des volcans, et de nuit... Alors aller chercher un dragon dans les geôles du château ne lui paraissait pas aussi farfelu.

Il était huit heure pétante, la réunion commençait dans un peu moins de deux heures, elle avait donc le temps de prendre une douche rapide puis de se rendre à la caserne. Elle constata qu'Orion brillait encore par son absence, cela faisait un long moment qu'elle n'avait pas vu son frère, elle espérait qu'il ne se fourre pas encore dans une situation embarrassante pour elle et dangereuse pour lui. Mais dans l'état actuel des choses, la capitaine avait de nombreuses choses à penser, et son frère n'en faisait pas parti. Elle devait s'occuper de cette réunion, peut-être même essuyer des remontrances quant à son absence de la nuit, il lui faudrait aussi gérer la suite des enquêtes, voir s'il y avait du nouveau dans certaines. La journée allait être remplie, et longue aussi, il allait lui falloir beaucoup de café.

En arrivant à la caserne, tout les agents s'affairaient, toutes la partie administrative croulait sous le travail, les appels et la paperasse. Sans grande conviction, la capitaine retrouva son bureau où plusieurs piles de document étaient empilées. Elle n'arborait aucun sourire, son visage semblait fatigué, éteint mais surtout Aska avait la mine sombre. Ses pensées s'étaient égarées, loin, très loin de son travail. Elles courraient vers la politique et les lois qu'elle devait faire appliquer. Assise à son bureau, attendant l'heure où elle irait se présenter au colonel, Aska réfléchissait, elle pensait, se faisait des réflexions, s'interrogeait. Elle s'interrogeait sur la santé de Torn, mais dorénavant son esprit faisait de la place à autre chose, des pensées qui n'avaient pas lieu d'être chez un soldat, encore moins un capitaine.

La femme aux yeux bandés se demandaient s'ils avaient agi de la meilleure des façons avec le duo Eavel et Arashi. Elle avait cherché à retrouver Torn, alors finalement elle n'était pas étonnée que la mercenaire ait cherché à rejoindre Arashi. Elle aussi, elle aussi elle aurait tout fait pour retrouver sa dragonne, même enfermée dans le plus sécurisé des donjons. Pouvait-on blâmer la mercenaire pour avoir voulu sauver son compagnon ? Alors que tout le monde appréciant un peu son dragon aurait fait de même. Avaient-ils bien agi en enfermant le dragon, sans l'interroger ni rien, l'envoyant dans la prison la plus sécurisée de l'île. La plus terrible. Arashi serait mort, sans doute, forcée à vivre dans une cage, alors qu'un dragon vivait dans une île entière. Il aurait succombé à la folie, et se serait sans doute laissé mourir. Aska se rendait compte de l'horreur de la chose, malgré le fait que le duo avait tué des soldats -plus que de civils en réalité malgré ce que voulait faire dire la presse-, Aska commençait à se questionner sur la légitimité du gouvernement sur l'affaire Eavel, mais aussi sur les dragons. Torn aurait très bien pu être arrêtée pour s'être attaquée à la caserne, mais comme elle était « sa dragonne » alors on avait laissé coulé. Elle avait attaqué car elle répondait d'abord à sa colère et à ses peurs plutôt qu'à la rationalité. Bien qu'elle n'aurait rien pu dire pour Zéro, Aska se demandait si Arashi n'avait pas agi comme Torn au final. Sous le coup de la colère, de l'instinct et de la peur.

Aska n'était pas psychologue, ni psychiatre ou quoi que ce soit, mais à force de voir des criminels, et de vivre en société, elle avait réussi à être observatrice, mais aussi à se poser des questions. Revoir Torn lui avait permis de s'éclaircir les idées. Elle devait aider la dragonne, mais aussi comprendre si le gouvernement était vraiment ce qu'elle avait espérait. La justice ? Où était la justice quand l'état acceptait d'enfermer des individus, quand l'état acceptait des morts mais enfermaient les tueurs ? Il y avait eu ce temps, ce temps où l'état acceptait de tuer des tueurs, n'était-ce pas un meurtre prémédité ? Mais comme il s'agissait du gouvernement c'était accepté ?

— Capitaine ? Ils vont bientôt arriver.
Aska releva la tête, s'échappant de ses pensées sombres. Elle hocha la tête, sans un mot, sans parole, se relevant lentement. Elle descendit pour accueillir le colonel. Devant elle, une multitude de chemins se dessinaient, s'entremêlaient, Aska avait des choix, des décisions à prendre, elle devait comprendre, saisir et interpréter les questions qu'elle se posait. Et cela commençait à faire face au colonel, et à cette réunion qui faisait naître une certaine angoisse chez elle. La capitaine prit une grande inspiration, elle colla son sourire calme, s'efforça d'adoucir les traits de son visage pour ne pas paraître crispée. Elle était prête pour la réunion, mais aussi pour ne pas paraître étrange, ni pour ne pas sembler venir de chambouler ce qu'elle pensait sur la justice, le gouvernement et la manière dont il agissait avec les dragons. Elle était prête pour obéir et diriger ses équipes, elle était prête pour son travail.
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyVen 21 Juin - 17:35

Malgré l'agitation de la caserne, le colonel entra par l'entrée principale d'une manière calme et professionnel. Il était, comme à l'habitude, habillé de son uniforme gris et ses galons bleus, mais l'absence de casquette laissait apparaître ses cheveux blonds coupés courts. Il portait son arme de service, le pistolet standard, ainsi qu'une mallette de cuir brun verni. Les soldats se mirent au garde à vous afin de saluer, lorsqu'ils passa devant eux. Le Colonel salua également la cheffe de caserne d'un geste formel du bras, accompagné d'un sourire détendu.
– Bonjour Capitaine. Je suis venu vous transmettre les ordres officiels. Comme cela fait un moment que nous n'avons pas eu de réunion concernant les directives, je me permet de venir en personne. Pourrions nous en parler en privé dans votre bureau ?

Le grand homme semblait, bien que presque impassible, demeurer calme et agréable dans ses attitudes, et cela malgré la situation. Il resta globalement silencieux sur le trajet jusqu'au bureau, ne répondant que par politesse aux soldats qui lui adressaient la parole.
Une fois au sein du bureau, le colonel ne s'assit pas, préférant rester debout. Il ne fit aucun remarque quant à l'absence de la capitaine sur les lieux de l'évasion de cette nuit, et commença directement sur le sujet de sa venue, après s'être éclaircit la gorge.
– Bien, merci de me recevoir, capitaine. Entrons directement dans le vif du sujet, je vous prie. Nous avons deux sujets à discuter aujourd'hui. Premièrement...
Il laissa échapper un léger soupir, comme s'il acceptait une fatalité hors de son contrôle.
– Eavel et Arashi... Ce duo continue de faire ce que bon lui semble. Je ne pointe pas du doigt les soldats, je sais qu'ils sont compétents, je veux souligner que…il y a sans doute des personnes avec d'importants moyens derrière tout cela. Des personnes ayant assez de pouvoir et d'argent pour monter une opération directement contre le Palais Royal. Nous avons déjà Lor'danel et sa population de mafieux et de ripoux qui donne du fil à retordre à l'armée. Alors peu importe comment nous devons nous y prendre, nous devons démanteler ce… groupe, ou réseau, ou cartel, ou quoi que ce soit. Nous pensons que le petit dragon noir fait partie de ce groupe, mais d'après ce qu'on m'a dit, impossible de lui tirer la moindre information... pour l'instant il est détenu au Terrain militaire. Je n'en sait pas plus.
Le colonel posa sa mallette sur le bureau, et l'ouvrit, découvrant un tas de paperasse.
– Bref, outre les retombées de cette affaire, je suis venu pour vous informer que la traque de Eavel sera désormais confiée aux autorités supérieures. Vous pouvez donc classer ce dossier, cette mission n'est plus dans vos attributions.
Tout en parlant, il sortit une liasse de papiers, les copies des résultats des examens du laboratoire militaire demandés après les soupçons de contaminations du monstre de catacombes. Il les parcourra rapidement avec intérêt, puis fixa son interlocutrice d'un regard grave.

– Deuxièmement, et le plus important : concentrons-nous sur la ville en elle-même. J'ai lu attentivement votre rapport concernant le monstre malade. Vous avez été rapide et efficace, c'est très appréciable, par chance nous n'avons pas de contamination à craindre. Et de surcroît... cela a mit en évidence les problèmes que continuent à poser les catacombes. Les résultats suggèrent qu'il y avait des restes de sortilèges de protection. Tout cela est très problématique.
Le colonel fit quelques pas dans la pièce, comme s'il se parlait à lui-même.
– Les sortilèges de protection étaient des runes. Il y a deux manières de façonner une rune : la première, enfermer une partie de sa magie. Dans ce cas, une fois l'énergie épuisé, la rune s'arrête naturellement. La deuxième, faire en sorte que la rune puise continuellement dans la magie de l'utilisateur. Mais cela met alors ce dernier en danger si la quantité est mal gérée.
Puis, il se retourna, l'air visiblement inquiet.
– Ce que j'essaye de dire, c'est qu'il est impossible que des sortilèges de protection durent depuis si longtemps. Aucun humain ou dragon n'aurait assez d'énergie à stocker pour alimenter des sortilèges pareils pendant plusieurs années ! A moins de venir les recharger régulièrement, mais dans quel but ? Qui les alimente ? Et ce n'est pas tout, pourquoi ces sortilèges ont eu un effet pareil sur ce monstre ? Ce sont des runes puissantes censées générer une sorte de barrière physique, pas rendre malade.

Il posa les fiches sur le bureau, et appuya sa main dessus, fixant la capitaine.
– Je pense qu'il est sérieusement temps de s'occuper de cela, et de manière définitive ! Utilisez le nombre de soldats et le matériel qu'il vous plaira, mais nettoyez cette zone une bonne fois pour toute. Que ce soit des vermines qui l'a peuple, ou des restes de sortilèges magiques. Il est hors de question de laisser cela traîner plus longtemps, alors faites le nécessaire, quitte a condamner les issues. Nous n'avons certainement pas besoin qu'une bête malade vienne rôder ou qu'un quelconque incident magique se produise dans la capitale.
Pour terminer, il tendit une énième fiche, décrivant les directives qu'ils venait d'expliquer de manière plus concise.
– Voici les directives écrites. Dites moi si vous avez des questions. Oh, et, concernant l'interdiction de survol de la ville... La Générale Esdeath n'a pas donné d'ordre, elle a estimé que vous saurez prendre la décision. Alors capitaine, votre avis, maintenant que Eavel s'est enfuie, pensez-vous lever l'interdiction de survol ? Ou la prolonger ? J'ai cru comprendre que votre collègue le capitaine Dewlance allait, de son côté, lever l'interdiction sur Austrerivage. Allez-vous faire de même sur Cylnaes ?

Document:

**********************************

– Pour la dernière fois, monsieur Steirbimmes… nous parlons de cette jeune femme ! Emma Ghislain !
Le soldat tapota la photographie de la victime, étalée parmi d'autres photographies de la scène de crime et des éléments du dossier. Il faisait de son mieux pour ne pas s'énerver, bien qu'il tentait d'interroger le vieil homme depuis bientôt trois quart d'heure. Il espérait avoir des informations avant que la réunion entre la capitaine et le colonel se termine. Le sans-abri avait finalement été retrouvé, amené à l'hôpital puis à la caserne pour être interrogé malgré le fait qu'il n'avait clairement plus toute sa tête. Mais il s'agissait de l'unique piste dans une affaire de meurtre, alors les soldats tentaient tout de même l'interrogatoire. Son collègue, lui, gardait un calme olympien, assit droit sur sa chaise.
– Nous avons un témoin affirmant que vous l'avez suivie et menacée à plusieurs reprises, alors qu-

– Pff ! Vous ne l'aurez pas ! J-j-je n'ai pas !
Le vieil homme vira tout les papiers de la table d'un geste du bras, tout en répétant les mêmes mots. Légèrement fatigué de devoir gérer ça de bon matin, le soldat se rassit en soupirant, tandis que son collègue se baissait pour ramasser – une nouvelle fois – les papiers jeté à terre.
– On n'y arrivera jamais…
– Qu'est-ce que tu espérais, au juste ? La liste de ses pathologies psychologiques est longue comme le bras. On ferait mieux de le renvoyer à l'hôpital et classer l'affaire.
Il émit un grognement étouffé en haussant les épaules.
– Je te préviens, ce n'est pas moi qui vais annoncer au Capitaine qu'on a pas l'ombre d'une piste sur ce meurtre...

Il leva les yeux au ciel, tandis que l'autre homme se replongeait dans les éléments du dossier. De toute façon, le légiste avait plutôt l'air de pencher pour une bête, au vu des blessures et des mutilations du corps. Mais les indices ne collaient pas. Aucune des plaies ne correspondait à ce que pourrait faire un animal, c'était bien trop net pour être des griffes, et trop profond. Peut-être une arme de métal imitant des griffes ? Mais si c'était quelqu'un qui avait fait ça, il aurait eu besoin d'une force surhumaine pour réussir à déchiqueter des os ainsi.
Et ce n'était pas tout. Derrière les grosses blessures défensives, le légiste avait remarqué qu'il y avait plusieurs autres entailles, plus petites et moins profondes, semblables à des coupures au couteau. La note était marquée au crayon de papier, sur le bord du rapport, mais indiquait clairement que la forme de ces coupures suggéraient que la victime s'était elle-même infligé ça juste avant d'être attaquée. Elle avait également avalé une boite entière de ses anxiolytiques très peu de temps avant. Le soldat était perplexe. Qu'avait-elle bien pu subir avant sa mort ? Et pourquoi aucune arme ni trace n'avait été retrouvé ?
Il y avait également des choses bizarres dans le dossier de ce vieil homme. Il était noté comme cavalier, effectivement, mais absolument rien sur son dragon. Toutes les informations étaient manquantes. Selon les rumeurs, il était mort, mais même dans ce cas, il y aurait une trace de son existence. Mais là, rien de concret, seulement des on-dit.

Durant ces minutes de réflexion, le vieil homme s'était soudainement agité. Il s'était mit à secouer les bras, rassemblant les papiers devant lui, puis les écartant une nouvelle fois.
– Elle… elle… elle…, répétait-il entre deux râles.
– Tout va bien, calmez-vous monsieur...
Le vieil homme saisit frénétiquement les feuilles blanches et le crayon de papier posé devant lui, et se mit à griffonner à toute vitesse en marmonnant des suites de mots à peine articulés.
Il n'écrivit pas, mais dessina quelque chose, une forme noire sur la feuille, écrasant la mine de crayon de plus en plus à mesure de ses mouvements. Au vu de son état, les deux soldats se levèrent d'un même mouvement, tentant de le calmer, mais l'homme était visiblement en pleine crise psychotique. Si bien que la porte de la salle d'interrogatoire s'ouvrit, laissant apparaître d'autres soldats alertés par le bruit.
À ce moment, le vieil homme s'effondra à terre.
– Monsieur ! Monsieur ? Merde, il convulse ! Appelez une ambulance !

Malgré l'agitation du vieil homme, les soldats restèrent calmes en entendant les secouristes, qui ne mirent pas longtemps à arriver et prendre en charge le cas. Deux secouristes s'occupèrent de l'homme, à moitié inconscient, le plaçant sur une civière et l'aidant à respirer avec un masque médical. Il semblait que le sans-abri s'était légèrement apaisé après sa crise convulsion, mais de toute manière, les militaires avaient conclut qu'il ne tireraient rien de plus en l'interrogeant plus longtemps, alors il laissèrent les secouristes le calmer doucement.
L'un des soldats, mécontent de l'utilité de tout cela, rangeait les papiers de la salle d'interrogatoire, regardant la feuille que le vieil homme avait griffonnée. Qu'est-ce que c'était ? Le dessin d'un genre de monstre ? Ça ne lui disait rien, et si ça ne tenait qu'à lui, le soldat l'aurait jeté. Mais il restait pro et c'était un élément du dossier, dorénavant, et au moins il avait quelque chose de concret à montrer à sa supérieure, mais… il doutait fortement de l'utilité de ça. Un délire de malade mental, voila ce que c'était !

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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyDim 8 Sep - 13:50

Recevoir un colonel, ou un officier plus gradé, avait toujours un petit côté angoissant, mais soit, Aska en parfaite capitaine -malgré les échecs précédents- avait accueilli le colonel, et l'avait mené à son bureau. Après l'évasion spectaculaire de la mercenaire et de son dragon l'agitation était palpable, et de nombreux appels paniqués fusaient dans la caserne. Il fallait gérer l'incompétence de l'armée qui retombait parfois beaucoup trop sur les casernes et il fallait continuer à gérer les problèmes comme les vols, les violences quotidiennes, et la petite délinquance qui allait très sûrement faire un énorme bond en se disant que le corps protecteur de l'état était défaillant. Aska espérait qu'il n'y ait pas en plus une révolution.

Dans le silence la capitaine écouta le colonel, sans l'interrompre elle comprit la gêne et l'embarras dans lequel il devait se trouver avec la fuite de ce duo furieux. Elle comprenait aussi le fait que le dossier soit remis aux autorités supérieurs, là où personne ne pouvait rien savoir en dehors des unités compétentes. Le rôle de sa caserne était certes d'attraper les criminels mais quand ceux-ci devenaient des dangers de la couronne alors elle ne pouvait plus assurer le dossier.
Lor'danel était connue pour sa population criminelle, les autorités locales y étaient débordées, ou alors corrompues, mais cela ne s'était jamais réellement étendu plus loin que la ville, la capital avait connu trois années très stable, sans pour autant dire qu'il n'y avait aucune organisation et que la sécurité y était parfaite le calme parvenait à régner comme il pouvait. Si maintenant des organisations aidaient les criminelles répertoriés comme solitaire alors cela complexifié les choses. Puis l'organisation ou tout du moins les personnes ayant aidé Eavel Zéro à s'enfuir avec son dragon avaient du demander une jolie somme, plus que la somme qu'avait réservé l'état à la capture de la fugitive... La famille Eavel avait sombré dans l'oubli avec la mort pratiquement totale de ses membres, l'argent des comptes avaient disparu en même temps que la petite dernière, et les années de mercenaire avaient du augmenter la jolie somme. Ils auraient sûrement dû proposer plus d'argent, mais ce n'était pas comme s'ils pouvaient mettre autant d'argent, sinon le peuple allait se demander ce que l'on faisait de leurs impôts.
Mais dorénavant toute cette histoire ne devait plus lui importer et bientôt elle allait devoir se concentrer sur une mission.

Les catacombes devaient être nettoyées, de fond en comble d'après les paroles du capitaine. Aska avait écouté tout son dialogue, et il était bien clair que cela devait prendre fin.
Les runes étaient un sujet dont elle n'avait très peu, voire pas du tout, entendu. Pour l'instant, avec le peu d'information de la part du colonel, les runes ne semblaient pas quelque chose de facile à prendre en main. La capitaine était perplexe à leur sujet, bonne ou mauvaise chose ? Utile ou dangereuse ? Les deux peut-être ? Dans tous les cas la question la plus importante était pourquoi de telles runes se trouvaient sous la ville, et quel était l'effet de cette magie contenue sur les monstres ? Ce monstre était-il devenu infecté par la rune ? Ou bien la personne qui l'avait posé avait réussi à lier les monstres à la rune magique ? De nombreuses questions se poussaient dans l'esprit de la capitaine, elle était tournée vers cette mission.

— Très bien, commença la capitaine après tout le rapport du colonel, je prend en charge cette mission et je fournirais dans la journée les équipes et le nombre de soldat dont j'aurai besoin, mais aussi les ressources et le plan des catacombes afin d'établir des points où déposer du ravitaillement.
Elle fit une pause, il allait falloir qu'elle étudie le plan des catacombes, réfléchissent aux nombres de soldat, aux armes dont ils auront besoin, et peut-être même aux nombres de jours qu'ils allaient passer là-dedans. Il valait mieux agir en une seule fois, de manière efficace et établir des points de campement stratégique là où il y avait une connexion à la surface. Elle se demanda si elle pouvait aussi contacter William et la faire passer sous ses ordres, mais elle avait déjà tant demandé à la chasseuse. Puis les souterrains ne Cylnaes n'avaient rien d'accueillant.

— Sinon, je compte lever l'interdiction de vol, Eavel s'est enfui, et le domaine médical étudie avec assiduité, je l'espère, les événements étrange sur la chute des dragons. Par respect pour les dragons nous ne pouvons pas non plus les empêcher de voler au-dessus de la ville, ils seront mieux que nous s'ils sont apte ou non à prendre le risque de voler.
Aska affirmait sa position dorénavant, elle n'accepterait plus d'interdire l'espace aérien aux dragons, elle ne pouvait pas leur faire ça même en se défendant par les phrases « c'est pour votre bien ».



Une fois que le colone l'eut laissé, Aska ne se rendit pas en salle d'interrogatoire où le vieille homme que William avait aperçu sur le corps de la femme mutilée se faisait interroger. Elle étudierait le dossier après. Seule dans son bureau, la femme fit imprimer plusieurs plan des catacombes, elle chercha les bouches qui reliées à la surface pour pouvoir y établir des campements, puis elle organisa des trajets pour passer au peigne fin les catacombes. Malheureusement aucun chemin permettait une « ligne droite » il fallait toujours à un moment rebrousser chemin, faire des boucles ce qui la confortait dans l'idée de prendre plusieurs jours, notamment que les plans n'étaient sans doute pas un reflet bien précis de la réalité : des éboulements devaient avoir condamné des trajets, et qu'en étaient-ils des runes ? Aska allait devoir réfléchir à leur possible emplacement. Peut-être à proximité des Katakans ? Elle chercha sur son ordinateur si les Ekimes et les katakans possédaient des attirances à la magie, puis, profitant d'avoir une page ouverte, elle rechercha aussi des solutions pour Torn. La dragonne se mourrait elle ne voulait pas être spectatrice de sa mort.

Pensant à la dragonne des volcans, la capitaine eut à cœur de l'informer des dernières nouvelles, de ce qu'elle allait faire dans les prochains jours, elle chercha donc le contact mental.
Interdiction de vol levée, intervention dans les souterrains de Cylnaes pour plusieurs jours pour nettoyer.
En même temps qu'elle envoyait des pensées successives et rapides à Torn, la capitaine préparait son mail. Elle voulait une quinzaine d'Hommes, elle en voulait la moitié avec des magies défensives de préférences et quelques-uns avec des magies liés à l'élément feu : si cela vivait dans les souterrains alors cela devait craindre les sources lumineuses et de chaleur. Elle voulait aussi des armures résistantes et des armes à feu ainsi que des épées. Les premières pour atteindre les cibles lointaines, les secondes si les monstres se rapprochaient trop pour user d'armes à feu. Il allait falloir utiliser les gros sacs à dos, ceux des entraînements militaires transportant les armes, mais aussi le campement. Elle avait établi six campements, et elle demanderait le ravitaillement par talkie-walkie. Cela lui semblait plutôt bon pour le moment, mais elle laissa le tout refroidir avant d'envoyer le mail, peut-être que de nouveaux points allaient lui venir à l'esprit.

En attendant, la capitaine étudia le rapport sur le vieil homme, il n'y avait rien de concluant, ses soldats avaient dû arrêter l'interrogatoire précipitamment, et la seule chose intriguante était un dessin d'un monstre qui ne ressemblait en rien à ceux que l'on trouvait dans le bestiaire. Le monstre ressemblait à une sorte de millepatte géant, du moins si le petit point noir en bas du dessin correspondait bien à un homme armé d'une lance. La capitaine sortit son téléphone pour en faire une photo. Cette chose devait vivre non loin des catacombes, c'était la seule certitude qu'elle avait.

L'heure du repas était passée maintenant, la capitaine avait envoyé son mail, et attendait maintenant une réponse, il fallait que cela soit validé et ensuite elle pourrait débriefer avec les soldats et puis, ils partiraient sans doute pour aller faire le sale boulot. Car oui, nettoyer les catacombes étaient un travail bien ingrat, et Aska n'avait pas voulu prendre trop d'hommes, les chemins allaient être trop étroits, et elle ne pouvait pas risquer la vie de trop de soldat. Quinze soldats c'était déjà un petit nombre, et même si elle ne l'espérait pas, elle serait sûrement obliger de les séparer en petit groupe d'unité d'intervention. Chose qui ne lui plaisait pas du tout car les populations de monstre n'était pas réellement connu. Mais elle allait avoir un petit peu de temps pour songer à tout ça encore.
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyJeu 24 Oct - 2:04

Cette journée s'annonçait bien. Beau soleil d'été, et surtout, cette sensation agréable qu'un mauvais moment était désormais derrière. Elesis se sentait plus détendue, maintenant que le contrat avec la mercenaire avait été rempli. Et puis, elle ne s'occupait pas de la gestion des retombées de l'affaire... seulement de se satisfaire de la réussite de son plan ! Bien qu'il comportait une grande part de chance. Mais après tout, la chance était un talent, n'est-ce pas.
Ainsi, sa seule occupation en cette matinée était de siroter un café dans un grand gobelets blanc en plastique, le derrière appuyé contre le capot de sa voiture bleue marine. Elle était garée sur le bas-côté de la route, sagement sur une place payée à l'horodateur... presque en face de la caserne. Après la grande évasion, elle serai bien curieuse de savoir comment se portaient les chères élites militaires. Mais hors de question qu'elle entre la-dedans. Bien trop risqué.
Elesis se fondait dans la masse grouillante du centre-ville. Elle était habillée de vêtements que même le mot banalité trouverai banals. Peut-être pas des plus adaptés vu la chaleur, mais rien de mémorable. Un jean délavé, une chemise blanche, des chaussures de ville marrons. Sa tignasse rousse était attachée à l'arrière de sa tête en queue de cheval lâche, et une paire de lunette de soleil bon marché masquait ses yeux. Bien pratique d'ailleurs, les iris vairons n'étaient pas bien utiles lorsqu'il fallait éviter que les gens se souviennent d'un détail, plus on n'était banal et difficile à décrire, sans aucun signe distinctif, c'était toujours mieux.
Son téléphone portable à l'oreille, elle écoutait patiemment l'un de ses collègue lui faire un rapport des pertes, tout fixant vaguement les allées et venues à l'entrée de la caserne en face d'elle.
– Dernière chose..., termina son collègue au bout du fil. Qu'est-ce qu'on fait concernant le limier capturé ?

Elesis ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel, partagée entre deux sentiments contraire. D'un côté, on s'en fichait, de ce dragon, il avait fait son travail. De l'autre, ces limiers noirs n'étaient tout de même pas faciles à obtenir, en perdre un était ennuyant. La jeune femme pencha légèrement sa main, assez pour pouvoir lire l'heure sur sa montre, mais pas assez pour risquer de renverser son café.
– Inutile de s'en occuper. Ce sera bientôt terminé.
Sur ce, elle raccrocha. Au final, le bilan était plutôt positif, le gain avait valu le coup. L'argent récolté allait être bien utile, et au passage, l'armée avait reçu un bon coup dans les valseuses, que demander de mieux ? Et d'ailleurs, Elesis n'espérait pas en rester là. N'importe qui songerait plutôt à taire ses activités en attendant que l'orage passe, en attendant la réaction de l'armée. Mais ce n'était certainement pas l'avis de la jeune femme. Faire profil bas ? Maintenant ? Alors que grâce aux attaques contre le Palais, la crédibilité de l'armée avait été ébranlée dans l'opinion publique ? Une fois que la brèche apparaissait, il fallait s'y engouffrer... et sûrement pas la laisser se résorber avec le temps. Malheureusement, elle n'était pas la seule à décider.

Quoi qu'il en soit, Elesis ne comptait pas rester les bras croisés. Aujourd'hui, elle tenterait bien de planter – ou contribuer à faire germer, peut-être ? – une petite graine. À côté de la caserne, la jeune femme avait bien sur remarqué le gros reptile noir, celui de la capitaine, couché dans la pelouse réservée aux dragons. Elle préférait éviter de prendre directement contact par téléphone avec la chef, et risquer de laisser des traces. Elle préférait attendre d'être repérée. Peut-être allait-elle avoir l'honneur d'obtenir une entrevue sans rendez-vous avec mademoiselle la capitaine.

*

L'agitation d'une ville humaine, voilà bien quelque chose qui ne lui avait point manqué et qui ne lui manquerait probablement jamais. N'importe qui pourrait penser qu'elle faisait juste une sieste au soleil, mais en réalité, Torn était plutôt en train de surveiller de prêt son espace vitale, les yeux entrouverts et les sens en éveils tel un animal affaibli. La dragonne s'était posée en plein milieu de l'espèce de jardin réservé aux dragons, juste à côté de la caserne, et autant dire qu'elle ne s'était pas gênée pour virer les autres membres de son espèce sans ménagements. Puis, elle avait affalé sa lourde carcasse sur le sol, et n'avait plus bougé. Juste laissé son esprit ouvert pour suivre plus ou moins les activités de sa cavalière. Sérieusement est-ce qu'elle dormait, parfois ? Si la dragonne n'était pas aussi fatiguée, elle aurait volontiers détruit la caserne pour donner une bonne excuse a Aska pour qu'elle n'aille pas travailler. Dans l'esprit de Torn, c'était simple, pas de lieu ou bosser égale pas de travail à faire. Mais tout était toujours plus compliqué, avec les humains. La seule chose qui l'a rassurait, c'était que sa cavalière n'était pas loin et qu'elle gardait contact avec son esprit. Elle se sentait mieux maintenant qu'elle avait exprimé ses problèmes, comme si un abcès avait été crevé, plus besoin de s'énerver et nulle besoin de faire semblant que tout allait bien.

Par pur réflexe, Torn ouvrit les yeux lorsque Aska initia le contact mental. Ce ne fut pas la décision de lever l'interdiction qui retint son attention, mais plutôt cette histoire de nettoyage. Ça ne lui plaisait pas qu'on donne des ordres pareils à sa cavalière. S'il voulaient vraiment se débarrasser du problèmes des catacombes, ils avait qu'à y aller eux même, faire leur sale boulot. Dire que ce « colonel », ou qu'importe son grade, pouvait ordonner ce qu'il voulait et être obéit. « L'armée », quelle invention humaine étrange. Comme à son habitude, Torn  ne se priva pas de démontrer sa désapprobation sans attendre.
Tu ne peux pas l'envoyer bouler, plutôt ? Il te demande d'aller nettoyer la fange qui pourrit au fond d'un égout, et tu y vas ? Je n'aime pas ça, je ne pourrais pas t'accompagner dans ces galeries...
Rien que l'idée que sa petite humaine aille se perdre dans des souterrains dangereux sans qu'elle puisse compter sur l'intervention de la dragonne pour se sortir de là... bien sur cette dernière savait que Aska était tout a fait capable, mais un accident ou une erreur était trop vite arrivée, et qui sait qu'elle bestiole se terrait au fond de ces catacombes sordides. Pour Torn, rien ne saurait plus terrible que de savoir son humaine en danger, ou blessée, et d'être d'en l'impossibilité de l'aider, totalement impuissante.

Hmpf... et comment tu comptes t'y prendre ? Traquer les vermines une par une ? Même si tu demandes l'aide de chasseurs, ça prendra longtemps... Il vaudrait mieux exploser toute la zone, en faire un trou géant et le remplir de lave. Au moins il y aurait quelque chose d'agréable dans cette ville... Mise à part toi, bien sur.
Torn haussa un côté de ses babines, laissant apparaître une partie de ses crocs dans un rictus draconique. Sourire qui disparu rapidement. Depuis plusieurs minutes, elle avait cet étrange sentiment d'être observé. Son instinct ne l'a trompa point, car en cherchant l'origine de ce sentiment, elle repéra une humaine, de l'autre côté de la rue, appuyé contre une voiture, qui fixait dans sa direction... ou plutôt, restait immobile la tête tournée vers la dragonne, puisque les lunettes de soleil empêchaient de voir la direction exacte de son regard. Au lieu de rester avachie sur le sol, Torn changea de position, se couchant tel un sphinx, la tête relevée, les pattes avant croisées devant son poitrail d'un noir charbonneux. Bon sang que sa tête lui semblait lourde à porter, malgré les muscles développés de son cou. De manière générale, sa carcasse d'écailles et de métal lui semblait bien plus difficile à mouvoir ces derniers temps.
Quoi qu'il en soit, Torn fixant en direction de l'humaine, de l'autre côté de la rue. Elle était certaine de l'avoir déjà vu, celle là, non ? Ou alors était-ce dans les souvenirs de sa cavalière ? Impossible de mettre la griffe dessus. En tout cas, cette femme avait l'air de vouloir quelque chose. Sans doute valait-il mieux prévenir.
Aska, il y a cette femme, là... celle avec les cheveux roux qui se la joue informatrice ou quoi... je ne sais plus son nom, mais on dirait qu'elle attend un truc. Veux-tu que je la fasse partir ?
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyMer 18 Déc - 12:36

Après l'heure du repas, l'agitation dans la caserne avait repris, bien qu'en soit elle ne s'estompait jamais, pas de répit pour les gendarmes, ni pour la police, pas de répit pour personne. Le crime ne s'arrêtait ni pour manger ni pour dormir après tout, d'ailleurs on pouvait bien le voir dans les jeux vidéos auxquels jouaient son frère : elle se rappelait une fois, après être passée derrière son frangin, avoir vu les statistiques de son jeu qui affichait « temps de repos : cinquante heures, jours passés : trente cinq ». Comme si c'était réaliste avait-elle pensé, seulement dans un sens il était vrai que de jour comme de nuit il y avait sans arrêt un problème, surtout dans une capitale. Peut-être qu'un jour elle partirait dans une caserne plus petite, dans une plus petite ville, un endroit calme où il n'y a pas de criminalité, ou peu, seulement de la documentation... Ou alors elle craquerait d'avoir uniquement de la paperasse à faire... Vivement la retraite finalement, quand elle serait trop vieille pour servir le roi et la population.

La capitaine s'étira avant de sortir de son bureau, la réaction de Torn face à sa future mission dans les égouts lui avait tiré un léger rire nerveux, mais en même temps... Tout combler par la lave était sûrement une solution efficace, mais cela n'allait sûrement pas être apprécié par les autorités et elle ne voulait pas non plus être au chômage. Refaire des demandes, des entretiens... Elle était bien contente que tout ça fut derrière elle et elle espérait bien que ça le reste !
— Non je ne peux pas, il faut bien que quelqu'un le fasse, et certes la lave est un bon moyen, mais je ne suis pas sûre que Cylnaes s'en sorte bien avec des égouts de lave ! Mais on devra sûrement faire brûler les nids...
Ils allaient être une petite escouade, sans dragons, livrés à eux même, comme au bon vieux temps, du temps où seuls les chronoseigneurs étaient liés à un dragon et que les autres pauvres humains devaient se débrouiller sans. Si leurs ancêtres avaient survécu dans un monde bien plus hostile alors elle pouvait bien survivre à des souterrains, Aska n'était pas foncièrement inquiète à se sujet, du moins pas pour elle. Tout ce qu'elle espérait c'était que les choses vivants sous terre ne s'amusent pas à s'enfuir sur la route en pleine ville, cela serait fort déplorable même si de nombreux cavaliers pouvaient réagir et défendre les citoyens.
— Si un monstre s'échappe tu pourras m'aider en plus, donc tu vois, même si tu ne seras pas physiquement là on gardera contact, et tu seras mon agent du ciel. Puis il faut aussi que tu t'occupes de ton feu Torn, comment tu veux inonder les souterrains sinon ?
Bien sûr que le fait d'inonder les souterrains de Cylnaes était ironique, mais le feu de Torn l'inquiétait plus que la situation des égouts. Après tout, les égouts pouvaient plus ou moins attendre par rapport à la dragonne, depuis les révélations de sa partenaire durant la nuit Aska n'avait pas permis à son esprit d'oublier, ne serait-ce pour quelques instants, la situation qu'elle trouvait urgente. Mais que pouvaient-ils faire ? Aska était une femme d'action, elle réfléchissait mais préférait être sur le terrain, dans le contact, trouver une solution pour aider la dragonne lui turlupinait l'esprit. Elle se doutait qu'il y aurait besoin d'aide, mais à qui demander, et dans quel situation cela mettrait Torn ? Serait-elle examinée sous toutes ses écailles par des scientifiques ? La capitaine croyait à la science, mais elle imaginait très mal la dragonne des volcans passer des examens, même si le feu dans sa poitrine s'éteignait, le feu dans son esprit semblait brûler, utilisant sûrement comme combustibles la peur de la mort. L'inquiétude chez la femme était réelle, c'était même déchirant pour elle d'avoir appris ça. Elle était à la fois contente que Torn ce soit confiée, mais finalement cela l'avait rendue inquiète quant à son sort.

Cependant la réalité frappa de nouveau rapidement la capitaine et il fallu sortir de ses pensées sombres, si Torn se sentait espionnée alors il y avait quelque chose qui clochait.
— Je descend tout de suite, ne fais rien pour l'instant.
Une femme rousse ? Informatrice qui plus est ? Cela disait quelque chose à la capitaine, mais sur le coup elle pensait à autre chose qu'un visage et qu'un nom. Il y avait tant de choses à gérer que ce n'était pas la recherche de quelqu'un qui s'effectuait dans son esprit mais plutôt l'élaboration de divers plans pour les égouts et pour découvrir comment raviver la lave de sa dragonne.
Se souciant peu de ses collègues, la capitaine descendit rapidement pour sortir de la caserne, elle ignora tout d'abord la rue face à elle pour rejoindre la dragonne. Il ne fallait pas paraître trop suspect non plus, même si la position de Torn n'avait rien de naturelle : elle était aux aguets, et presque semblait-elle prête à bondir face à la menace. Posant sa main sur la patte de la dragonne, la capitaine se tourna enfin pour observer la circulation : la plupart des gens passaient, pressés, sans faire attention à l'endroit où ils étaient, ces gens là allaient à leur travail, ou cherchaient les lieux touristiques -puisque la caserne n'avait rien de bien passionnant-, mais au milieu de ces passages il était possible de distinguer une personne qui ne bougeait pas. Pourtant Aska eut du mal à la repérer tant cette personne lui paraissait quelconque, sans importance et fade. Elle se mêlait à la foule, et aurait pu devenir invisible avec sa tenue. Aska la scruta légèrement, elle ne faisait pas attention à si c'était discret ou non, elle était capitaine après tout ! À cause des lunettes, il était compliqué pour la capitaine de se remémorer cette personne, après tout des rousses il y en avait dans une capitale. Des rousses informatrices peut-être moins mais sur le coup cela ne revenait toujours pas à l'albinos.
Je vais aller voir, elle ne semble pas perdue ça c'est sûr, alors autant s'assurer de ce qu'elle fait...

Déterminée à comprendre cette drôle de situation, la travailleuse s'écarta de la dragonne afin de traverser la route et de confronter cette personne qui semblait attendre. Attendre certes, mais attendre quoi ? Aska ne l'avait pas quitté des yeux -ou plutôt des lunettes-, s'assurant que cette personne ne puisse pas s'enfuir, elle aurait bien pris la plaque de la voiture mais les jambes de la femme lui en cachait une partie. Une fois à sa hauteur, la capitaine n'y alla pas par quatre chemins :
— Bonjour, avez-vous besoin d'aide ?
Ou plutôt elle préféra prendre ses précautions, cette personne n'était pas suspecte non plus après tout, elle n'avait rien fait... pour l'instant.
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyJeu 9 Jan - 22:04

Torn s'était tournée vers sa cavalière lorsque cette dernière s'était rapprochée, la suivant attentivement des yeux alors qu'elle avait décidé d'aller parler à cette femme rousse. Cette situation ne disait rien qui vaille à la dragonne, ça l'agaçait profondément d'être dérangée par cette inconnue. Soufflant des naseaux tel un lourd soupir, elle se bougea lourdement pour adopter la position plus naturelle d'un dragon couché sur le flanc, les pattes arrières du même côté. Cet environnement urbain était décidément beaucoup trop agitée et épuisant, avec ces sons constant de voiture et de foule, . Bien que Torn avait bien dû s'adapter aux rythme de vie des humains, ses instincts et réflexes de grand reptile sauvage restaient bien ancrés, déclenchant un pic d'attention à chaque fois qu'un bruit se faisait entendre, à chaque fois qu'un mouvement était perçu dans son champ de vision. Au milieu donc d'une ville humaine, c'était à chaque seconde, et s'en était fatiguant, ou plutôt, exaspérant, comme si quelqu'un lui tapotait constamment le dos avec un bâton alors qu'elle tentait de s'endormir.
Mais pas question de s'éloigner de plus de vingt mètres d'Aska surtout maintenant que cette dernière comptait sérieusement aller crapahuter dans des catacombes moisies où rôdaient sans doute des bestioles puantes et peu accueillantes. Non mais quelle idée... les humains avaient toujours le chic pour aller déranger des choses qu'il valaient mieux laisser pourrir au fond d'un trou.
D'ailleurs, Torn grognait intérieurement en pensant à son torse froid et cassant, si un dragon des volcans ne peut plus cracher de lave ou de feu, alors il ne lui reste plus rien, c'était tout aussi ridicule qu'un poisson ne sachant pas nager ! Quoi qu'il en soit, la dragonne gardait cette inconnu à l’œil, observant sa cavalière aller lui parler, une pointe de curiosité à l'esprit.

Elesis avait attentivement suivie des yeux la capitaine dès que cette dernière était sortie de la caserne. C'était bien ce qu'elle pensait, il suffisait de titiller le dragon pour que le cavalier se montre. Encore plus pratique qu'un coup de téléphone. Sirotant posément son café, la jeune femme l'observa s'approcher. Lorsque l'autre jeune femme s'adressa à elle, Elesis retira ses lunettes de soleil, qu'elle accrocha machinalement sur le col de sa chemise, et se redressa légèrement.
– Mes respects, capitaine... oh, entre nous, je ne pense pas être celle ayant le plus besoin d'aide. Alors vous ne vous souvenez pas de moi ? J'en serais presque vexée... mais je suppose que vous devez voir beaucoup de monde. Cela doit être épuisant, avec tout ce qu'il se passe en ce moment. Cela ne vous dérange pas si je fume ?
Question rhétorique évidemment, Elesis n'attendait pas vraiment un refus et en aurait grillée une de toute manière.
– Vous savez, je ne pense pas que la presse nous dise quoi penser. Elle nous dit à quoi penser. Et en ce moment, il semble que l'évasion du Palais soit leurs choux gras. Pour autant, cela ne signifie évidemment pas que cette maladie se soit éteinte. C'est même le contraire, en réalité. Après tout, peu de dragons déclarent être malade, tout simplement car il s'agit de dragons sauvages, que ce soit par ignorance, pudeur, fierté, ou tout simplement parce qu'ils n'ont pas envie de se faire examiner par des humains qu'ils ne connaissent pas. C'est en partie pour cela que les recherches sont au point mort... enfin, devrais-je dire, les recherches officielles.

Elle parlait d'une voix neutre quoique d'un ton assez bas, juste assez pour que la capitaine puisse entendre malgré le bruits des voitures sur la route, mais loin de pouvoir être compréhensible par les passants du trottoir. En même temps, Elesis avait sortit une cigarette, et l'avait allumée d'un coup de briquet, se mettant à fumer en faisant attention à ne pas envoyer de fumée en direction de la capitaine, elle savait pertinemment que pour certaines personnes, c'était particulièrement désagréable de tenir une conversation avec un fumeur. Mais impossible pour elle de boire un café sans cigarette pour accompagner. Elle fit une courte pause, regardant son interlocutrice dans les yeux – ou plutôt à l'endroit ou devaient se trouver ses yeux derrière le ruban noir. Maintenant qu'elle était là... autant aller jusqu'au bout. Elesis n'était pas certaine à cent pour cent des conséquences de ce qu'elle s’apprêtait à proposer, mais... il fallait bien que les choses bougent un peu.
– Hm... mais je ne voudrais pas abuser de votre précieux temps, j'irais donc droit au but : je souhaiterais vous soumettre une... proposition, de vive voix. Voyez-vous, j'ai obtenu des informations qui vous seraient très utiles. Le genre d'info classifiées même pour le sommet de la pyramide. Cela concerne justement cette « maladie ».
La jeune femme avait prit un léger ton mystérieux pour la fin de sa phrase, laissant passer une ou deux secondes le temps de laisser échapper un court soupir. Après avoir jeté quelques coups d’œils méfiants sur les environs, elle continua.
– Cependant, rien n'est donné gratuitement, en particulier les informations. D'où ma proposition, il s'agit d'un simple échange. Ni plus ni moins, sans entourloupe.
Elesis se pencha légèrement vers Aska, la fixant en parlant à voix basse, d'un air neutre.
– Je sais que les dossiers des officiers sont conservés sur le serveur protégé de l'armée... quasiment impossible à pirater, n'est-ce pas ? Mais vous, avec vos identifiants, vous pouvez y accéder sans difficultés. Or il y a un dossier qui m'intéresse particulièrement : celui Mickaela Crowley, votre collègue capitaine de Lor'danel.
Puis, elle se redressa, un sourire avenant sur le visage, avant de fouiller dans la poche de son jean, en sortant une simple clé usb grise.
– Vous avez juste à copier l'intégralité de ce dossier sur cette clé vierge, et la laisser sur le rebord de la fenêtre de votre bureau. Moi, de mon côté, je vous fourni des informations classifiés concernant cette maladie...
Petite clé usb qu'elle tendit en direction de son interlocutrice.
– Qu'en dites-vous, capitaine ? Avons-nous un deal ?
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyMer 1 Avr - 17:53

La cavalière pouvait bien sentir que la dragonne se tenait sur ses gardes, elle la sentait, attentive, méfiante. Pour la capitaine se n'était pas étrange après tout, la ville avait un effet particulier sur les animaux, elle se rappelait avoir vu un documentaire sur la pollution lumineuse et ses effets sur les oiseaux -cycle du sommeil dérangé, chant pour la reproduction perdurant tout au long de la journée..- alors si cela pouvait ennuyer les oiseaux, pourquoi pas les grands reptiles ? Quand elle y pensait, Aska se disait que c'était une forme de violence que d'imposer aux dragons de venir, voire de vivre, en ville les maisons étaient petites, les jardins privés parfois inexistants, et même si son oreille était habituée au capharnaüm de la ville elle se rappelait que le passage de la ferme, petit milieu rural avec seulement le ronronnement des tracteurs, au passage de la ville avec l'incessant assourdissement du vombrissement des moteurs de voitures toujours plus grosses et bruyantes, l'odeur du macadam chauffé par toute la chaleur incapable de circuler. Il y avait eut un temps d'adaptation pour sûr, et pourtant, ses sens d'humain faisaient bien pâle figure par rapport aux sens des autres animaux.

Aska pouvait sentir le regard de Torn dans son dos, à chaque pas qu'elle avait fait jusqu'à atteindre cette femme. Et comme si la méfiance de sa dragonne déteignait sur elle, la femme aux yeux bandés sentit un long frisson parcourir son échine. Mais ce n'était pas lié au froid ni même à de la peur, mais plutôt quelque chose d'autre, comme la sensation que cette femme avait les ficelles pour manipuler, et pour obtenir ce qu'elle voulait. Comme le fait d'être une marionnette.
Cette sensation parcouru la capitaine dès l'instant où son interlocutrice parla, comme discuter avec le diable pourrait dire une personne croyante, mais Aska n'était pas ce genre de personne. Elle était capitaine, et ainsi elle se devait de faire bonne figure, ne rien laisser transparaître, tout en restant honnête avec ses équipes pour qu'ils ne se croient pas tout puissant. Pourtant la jeune femme fut légèrement ébranlée par une information : elle connaissait cette femme ? Ses pensées n'arrivaient pas à bien se concentrer pour lui donner des informations, où avait-elle déjà rencontré cette femme et comment s'appelait-elle ? La fatigue devait la rattraper, après tout elle avait peu dormi et les choses s'enchaînaient à une vitesse folle : Torn et le mal touchant les dragons, l'évasion, les catacombes et les égouts...

Sans un mot, la capitaine attendit, observant les gestes d'Elesis qui commençait à griller une cigarette. Sa curiosité fut piquée au vif quand la dame rousse lui parla de la maladie. Depuis la veille Aska n'avait pas tant que ça épluchait les journaux, mais elle savait qu'ils parlaient beaucoup trop de l'échec cuisant que le royaume avait subit dans la nuit. Pratiquement toutes les autres informations avaient été balayées, comme les arbres sous une tempête, mais même si l'horizon devenait visible, les arbres et les souches restaient au sol et si l'on baissait un peu les yeux alors l'on pouvait bien constater que rien n'avait disparu. Le mal qui affectait les dragons correspondait à ces arbres couchés, d'un premier coup d'oeil il avait disparu mais en se penchant un peu il était bien là. Les informations faisaient office d'ouragan, ne parlant que de l'horizon devenu bien visible mais plus des arbres couchés. Dans un sens c'était désolant, qu'était-il plus important ? La vie des dragons, de ceux qui marchaient tous les jours à leurs côtés ou bien la fuite d'une pauvre femme folle ? Manifestement la fuite d'une femme condamnée semblait le plus important.

Aska ne pensait pas que la fuite était un sujet moins important, mais ce n'était pas son sujet, d'ici quelques jours elle irait dans les entrailles de la ville pour éradiquer la vermine et elle se sentait bien plus concernée par cette mission mais également par les dragons, car l'une de ses amies pouvait en être affectée.

Ce qui était sûr, c'est qu'Elesis savait comment maintenir l'intérêt, car Aska attendit sagement les informations, elle pencha légèrement la tête vers l'arrière, son regard sous bandeau se tourna vers son champ visuel le plus externe comme si elle cherchait à capter Torn.
— Je n'arrive pas encore à me rappeler cette femme, mais elle me propose des informations sur la maladie des dragons...
La capitaine marqua une pause dans sa pensée tout en continuant d'écouter Elesis sur les modalités. Rien n'est jamais gratuit pensa-t-elle très rapidement avant de renseigner de nouveau la dragonne.
— Elle me demande, en échange, le dossier de Crowley, la capitaine de Lor'danel.

Il lui fallait gagner du temps, car l'offre l'intéressait, mais en même temps c'était une grave infraction à la loi que de fournir des informations confidentielles.
— Oui, les journaux ne sont plus aussi neutres qu'avant, commença la capitaine, ils sont... Vous savez, comme un ver dans une pomme presque, on met en lumière les informations qu'ils estiment « juteuses » et qui nous concernent.
La capitaine pris la clé que lui tendait l'informatrice, son visage n'affichait pas d'émotion particulière, mais il gardait toujours ce léger sourire charmant.
— La proposition est tentante... Mais vous savez ce que c'est le recel d'informations confidentielles... C'est passible d'emprisonnement, d'une forte amende que je ne serai jamais capable de payer, Aska fit peser un léger moment de pause pour le suspense avant d'ajouter, heureusement pour vous, mais malheureusement pour moi, je ne peux pas vous confronter. Cela fera un « elle a dit – elle a dit », donc bon.
La capitaine regarda un instant la clé, avant de prendre le poignet portant la cigarette à la bouche d'Elesis et d'y déposer ce petit objet informatique.
— Il se peut que je sois un peu épuisée aujourd'hui, alors je vais aussi aller droit au but : je n'arrive pas à vous remettre pour l'instant, j'ai peut-être travaillé avec vous avant c'est possible, mais je n'irai sans doute pas jusqu'à vendre mes collègues.

Sans un mot en plus, la capitaine tourna les talons, elle n'avait pas à se méfier d'Elesis pour l'instant, elles étaient en pleine journée, dans une rue et devant le commissariat de la ville, et surtout, sa dragonne pouvait encore voir Elesis.
—Désolée Torn, mais je ne veux pas d'informations comme ça, puis bon, si elle me dit que les recherches officielles sont au point mort alors je ne veux pas de recherches non officielles, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber...
Puis Aska restait une femme de terrain, pas de sciences alors que pouvait-elle bien faire avec des informations sur la maladie ? Ce n'était sans doute pas elle qui allait trouver un remède.
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyJeu 2 Avr - 19:29

Sans rien montrer de sa déception, Elesis referma doucement sa paume autour de la clé informatique que lui rendait son interlocutrice.
– Votre honnêteté vous honore, capitaine, murmura t-elle d'un ton neutre.
Elle n'insista pas davantage, se doutant que ce serait inutile. Pour l'instant, du moins.
– Néanmoins... si vous changez d'avis...
Avant que la capitaine ne soit trop loin, Elesis se dépêcha de lui glisser un morceau de papier plié, contenant un numéro de téléphone portable. On ne savait jamais, quelqu'un pouvait refuser sur le coup, puis finalement revenir sur sa décision après y avoir mieux réfléchit. Juste après, la jeune femme rousse ne traîna pas et ouvrit la portière de sa voiture, s'asseyant sur le siège conducteur comme si c'était son unique moment de pause depuis des heures. Là, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un long soupir, frappé par une sorte de soudaine lassitude.
Si ça ne tenait qu'à elle... si elle pouvait juste tout balancer par dessus son épaule, faire table rase des responsabilité, des choses, des gens à gérer. Elle irait s'offrir une retraite anticipée au soleil, quelque part, dans une petite maison au bord d'un lac, ou sur la plage de la mer Sanguine, avec pour seule considération le repas à préparer et comme seule attente la sortie du prochain numéro d'un journal qu'elle lirait allongé sur une chaise longue. Ah quelle belle image mentale. En attendant, elle était toujours coincée dans cette voiture bon marché qui sentait la clope froide et le vieux sandwich thon mayonnaise. Si au moins elle pouvait s'autoriser un délire et acheter une voiture de sport à un prix indécent juste pour le plaisir de dilapider de l'argent. Sauf que ce n'était pas avec ça qu'elle passerait inaperçu, et que ça n'allait pas plaire à ses patrons qu'elle dépense leur fric comme ça. Elle pourrait donc dire adieu à un ou plusieurs de ses doigts. Bien sur, ils repousseraient alors ce n'était pas si grave... mais autant s'épargner de la douleur inutile.
Quelle vie compliquée.

Elesis se tassa dans son siège. Bon, la capitaine de Cylnaes n'était visiblement pas encline à vendre des informations ainsi, donc... il allait falloir trouver une autre manière d'obtenir ce qu'elle voulait. Enfin, ce qu'ils voulaient. Trouver un crack en informatique capable de s'infiltrer dans les serveurs de l'armée ? Sans se faire repérer ou démasquer ? Très difficile. Même contre une belle somme, la plupart préférait éviter ce genre de plan. À supposer qu'ils soient capable d'une telle prouesse, évidemment. La jeune femme posa ses deux mains sur le volant, soupirant une nouvelle fois en regardant vers la caserne. Ça aurait été tellement plus facile si elle avait directement accepté la proposition. Bien que Elesis avait fait mine de rien, le refus l'exaspérait plus qu'elle ne l'aurait voulu. Tout était tellement plus dur avec les incorruptibles. Acceptant donc sa défaite, elle tourna enfin la clé de contact, et la modeste voiture s'éloigna avec la paresse habituelle d'une conduite en centre-ville.



De son côté, Torn, qui n'avait bien évidemment pas perdu une miette de l'échange, n'attendit pas longtemps pour approuver explicitement la décision de sa cavalière.
Tu as eu raison, Aska ! Je ne la sentais pas, cette proposition, tu peux croire mon instinct, rien de bon ne serait ressorti de ça.
La dragonne secoua la tête comme pour dire un « oui », mimant un hochement de tête humain.
Mais tu sais... si tu veux les informations de cette femme, je peux l'attraper, et la suspende au dessus d'un cratère en fusion jusqu'à ce qu'elle accepte de te les donner. Tu n'as qu'un mot à dire !
Se mit à plaisanter Torn... ou peut-être qu'à moitié. Rien que l'idée d'embêter un humain ainsi lui tira un gloussement grondant, et elle agita le bout de sa queue métallique. En soupirant des naseaux, la dragonne noire reposa sa tête sur le sol, sans quitter des yeux sa cavalière qui se rapprochait. Torn n'aurait sûrement pas accepté que la capitaine se mette dans les ennuis et commence à vendre des informations classifié à des criminels, quand bien même cette maladie affectait sa dragonne. Cette dernière ramena ses ailes et ses membres vers elle, comme si elle voulait se rouler en boule pour dormir. Ses muscles lui réclamaient de l'énergie, tout en étant trop fatigués pour se lever et partir chasser.
Tu sais, Aska... cette maladie. Je suis certaine que ça ne va pas aller en s'arrangeant. On dirait que c'est encore calme, et pourtant, les humains ne semblent pas voir les nuages noirs qui arrivent... bref tu comprend l'image. À un moment, quelque chose va se passer, et pas quelque chose de bien. Sans compter toutes vos histoires de pouvoirs, d'armée et de guerre. J'ai plus de huit cent ans, j'ai vu beaucoup de choses, et votre espèce ne change pas. On dirait que les humains n'arrivent pas à cohabiter sans finir par vouloir s'auto-détruire. Nous les dragons, on tue pour se nourrir, pour un territoire, certains tuent pour le plaisir, mais vous... on dirait que vous portez tous l'envie profonde d'exterminer toutes les espèces, en commençant par la votre. Vous êtes même obligé d'écrire des lois et d'inventer des châtiments, comme si vous vouliez vous persuader de correspondre à une sorte d'image mentale collective que la société est comme elle est, peut-être pas parfaite mais qu'elle fonctionne. De mon point de vue, j'ai surtout l'impression que cette société est un squelette de monstre qui n'arrive qu'à peine à avancer, dont les os ont été rafistolé et collés entre eux avec une glu artificielle.

La dragonne s'arrêta, se rendant compte que ses pensées venaient de divaguer d'un sujet à un autre. C'était tellement rare, pour Torn, de parler autant d'une seule traite. Comme si elle avait complètement oublié que quelqu'un d'autre pouvait entendre. Elle ne se souciait pas d'avoir juste ou faux, on aurait plutôt dit que ses observations personnelles qu'elle gardait habituellement venaient de trouver une fissure dans le barrage mental.
Mrrh... désolée, ce sont juste des pensées qui passent. Est-ce que ça t'arrive de vouloir... juste dire adieu à ce squelette, Aska ? De vivre comme lorsque tu étais à la ferme ? Ou comme ces humains chasseurs ? Tu sais, moi je t'aiderais... je partagerais mon trésor, je te rapporterais tous les cerfs et les biches que tu voudrais manger. Tu prendrais un cheval, ou l'un de ces cerfs domestiques qu'ils élèvent à Tereldor, pour avancer sans te soucier que ta monture tombe en panne. Et on ne ferait rien d'autre que se baigner, dormir, voler... voyager...
Encore un long soupir, et Torn fini par fermer les yeux. Peut-être était-elle en train de délirer ? On aurait dit les mot d'une personne en pleine somnolence, parlant machinalement alors qu'un sommeil rêveur s'étend sur son esprit. Ou peut-être cela ressemblait d'avantage à un évanouissement ? Quoi qu'il en soit, la dragonne sentait sa conscience s'étirer, un voile sombre l'enveloppant doucement. Par réflexe, le grand reptile étira largement l'une de ses pattes antérieure en direction de sa cavalière, comme si elle essayait de l'attraper. Puis cette patte se reposa lentement sur l'herbe, les griffes se serrant et laissant des sillons dans la terre. Malgré l'épuisement, la dragonne luttait pour ne pas s'endormir ou s'évanouir, effrayée à la pensée qu'elle ne se réveillerait pas.
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyMar 7 Avr - 17:10

Après qu'elle se soit éloignée, la capitaine se détendit légèrement, relâchant les épaules ; elle conserva tout de même le papier que lui avait glissé Elesis avant de repartir, pour chercher les gens un numéro de téléphone était déjà un bon début.
Malgré le fait que l'échange se soit terminé et qu'elle se sentait plus détendue, le manque de sommeil et les événements de la nuit impliquaient une surcharge de fatigue et de stress. Pourtant ce n'était pas comme si elle aurait pu faire quoi que ce soit face à Eavel et à sa vouivre blanche, ce n'était pas de sa faute, Aska était capitaine de gendarmerie, elle n'était pas un soldat envoyé au front, du moins pas réellement puisque sa prochaine mission pouvait y ressembler. La situation restait pesante malgré le fait que la ville reprenait sa vie, et plus la journée avancerait plus la ville allait reprendre sa vie : d'ici quelques heures l'interdiction de vol dans la ville serait levée et bientôt les dragons repeupleraient les cieux de la capitale. Mais le mal qui affectait les reptiles lui ne prendrait pas de vacances et sûrement que dans les jours, voire les mois à venir les bâtiments tomberaient avec une paire d'aile, mais pouvaient-ils réellement obliger les dragons comme s'il s'agissait d'humain ? Pour l'instant ce n'était plus son problème, Aska était capitaine, elle obéissait aux ordres venant du gouvernement, pour l'instant elle avait -semble-t-il- eut la main sur la levée de l'interdiction de vol mais pour combien de temps ? La capitaine était une capitaine, pas une scientifique, pas un professeur, non, elle était une arme et un bouclier, elle faisait respecter la loi, elle l'appliquait et arrêtait ceux qui ne l'appliquaient pas. Ce n'était pas à elle de considérer ou non l'interdiction de vol, ni à elle de décider de quoi que ce soit.

Malgré la sombre situation se propageant dans la ville comme la gangrène sur une jambe non traitée, les paroles de la dragonne la fit doucement rire. Une fois à sa portée, elle glissa ses mains sur les écailles de Torn. Cela avait un fort effet apaisant et après les événements Aska sentait pour la première fois qu'elle pouvait un peu décompresser. Les écailles étaient une armure, une protection telle que même avec les doigts sur la dragonne la jeune femme ne pouvait pas sentir les muscles tendus et douloureux du grand reptile, pourtant avec leur conversation au volcan elle se doutait bien qu'elle avait besoin d'effort pour se déplacer.
— Non, je suis sûre qu'avec cette femme ça ne servirait pas, je le sens, comme si j'étais un vieil inspecteur se basant sur ses impressions !
Puis, leurs pensées devinrent bien plus sombres et philosophiques, il n'y avait plus de candeur, mais de la réflexion, plus de naïveté, mais la sombre vérité.

Torn n'avait pas tord, ils étaient indisciplinés, incohérents, toujours à la recherche de quelque chose, jamais satisfait. Égoïstes et imbus d'eux même. Aska en faisait partie aussi, elle ne voulait pas se dire qu'elle était différente, car dans le fond ils étaient tous les mêmes.
— Nous ne pouvons pas vivre seul, mais en même temps nous ne savons pas vivre en société, même dans les plus petits villages on trouve le meurtre, le viol, le crime. Mais je ne suis pas comme différente, j'ai hésité face à cette femme, car l'on veut connaître, savoir, le pouvoir aussi. On veut surpasser... Mais je ne peux pas quitter le navire, personne ne le peut vraiment, vivre en dehors de la société ça me paraît improbable.

La capitaine décida de s'asseoir, se posant contre les pattes de la dragonne après qu'elle se soit étirée, elle pouvait sentir qu'elle s'en allait, mais dans quel sens partait-elle ?
— Cela me manquerait, j'ai besoin d'être active, et mon métier me plaît, même s'il est difficile, je me dis que j'essaye d'oeuvrer à quelque chose de meilleur tu sais, car même si l'on peut être égoïste, détestable et bien souvent pas très intelligent il y a quand même beaucoup de personnes qui en vaillent la peine.
Au travers de son bandeau, la jeune femme regardait les passants, ils vaquaient à leur vie, sans se soucier des autres en dehors de leurs proches. Elle aussi, elle pouvait sentir la fatigue de son corps, ses muscles étaient relâchés, et l'été restait la saison propice aux siestes.
— Ne t'inquiète pas de t'endormir, tant que tu ne vas vers la lumière blanche, et si jamais je te réveillerai à grand coup d'eau brûlante.
Aska aussi voulait succomber, mais devant la caserne, en public, s'endormir n'allait certainement pas aider le gouvernement, elle voyait déjà les gros titres "On comprend enfin comment Eavel s'est enfuie !" avec une photo d'elle dormant contre son amie. Mais pour le moment Aska voulait simplement se tenir aux côtés de Torn.
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyMar 21 Avr - 4:19

Torn inspira lentement, se forçant à contracter ses muscles douloureux histoire de réveiller un peu son cerveau. Elle détesterait s'endormir ici, au milieu de tout ses paramètres imprévisibles, pas question de supporter des curieux ou d'autres dragon s'approcher. Dans un réflexe protecteur, la dragonne noire resserra légèrement ses pattes lorsque sa cavalière se posa. Elle ramena également sa tête vers son corps comme si elle voulait séparer Aska de l'agitation des alentours en faisant une barrière avec son cou. Les humains. Ils avaient cette étrange habitude de vouloir un but dans la vie. Exister n'était pas assez apparemment. C'était tellement différent des préoccupations des dragons, ces petits bipèdes avaient une vie courte, pourtant ils faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour qu'elle soit bien remplie. Pendant une bonne partie de sa vie, Torn n'avait eu comme unique but de survivre et sa seule question était de savoir ce qu'elle allait chasser la prochaine fois. Ce qui était étrange avec ces humains, c'était qu'ils avaient tout fait pour ne plus avoir à s'occuper de leurs besoins vitaux. Besoin de manger ? Il suffisait d'aller acheter quelque chose, c'était tellement rapide, l'eau et la nourriture, un toit ou dormir et un large choix de compagnons de vie, ne plus avoir à s'inquiéter de tout cela leur permettait de penser à autre chose. C'était sans doute pour cela qu'ils étaient toujours aussi créatifs, autant pour créer que pour détruire.

Improbable ? Vraiment ? répéta t-elle sans développer.
Torn n'allait pas dire que le boulot de sa cavalière l'agaçait, mais de son point de vue, ce travail lui apportait surtout des problèmes qu'elle pourrait s'éviter, et aussi plus de stresse qu'un petit corps humain pourrait en supporter, et tout cela pour peu de satisfaction. Bien sur elle en comprenait l'utilité et le sentiment d'accomplissement lorsque Aska réussissait à résoudre une enquête ou arrêter un criminel, mais pourquoi elle ? Devoir se sacrifier pour que le plus grand nombre puisse vivre en paix, ce n'était clairement pas quelque chose que la dragonne accepterait de faire. Alors elle admirait sa cavalière pour réussir à tenir la barre, et si faire ce travail lui plaisait, alors la dragonne n'allait pas l'en empêchait, mais... elle craignait de voir le jour ou la goutte d'eau ferait déborder le vase.
Heureusement qu'il reste des humains comme toi. Dis Aska, si je te demandais : est-ce que tu es fière d'être humaine, qu'est-ce que tu répondrais ?
Question de curiosité. Évidemment que la question avait été posée à Torn, si on lui demandait si elle était fière d'être un dragon, la réponse serait un « oui » sans aucune hésitation. Mais avec les humains, les réponses en générales n'étaient jamais toutes blanches ou toutes noires. Quoi qu'il en soit, et malgré ce que sa cavalière lui avait dit, la dragonne noire luttait pour ne pas dormir tout de suite. Pas avant cette nuit, ou qu'elle ait trouvé un coin tranquille. Et aussi, qu'elle ce soit assuré que Aska prenne un minimum de repos cette nuit, au lieu de plancher sur elle ne savait qu'elle travail.La remarque de cette dernière lui tira un gloussement guttural, nullement moqueur mais grandement ricaneur.
Hahaha ! N'oublie pas que je prend des bains de lave, alors ton eau n'est brûlante que pour toi, moi je ne risque pas de sentir quoi que ce soit !
Si seulement elle pouvait rester encore comme cela. Mais les choses ennuyantes arrivèrent rapidement sous la forme d'un militaire s'approchant du duo, un tas de papier à la main.
Ça n'arrête pas, aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyMar 21 Avr - 4:22

Le lieutenant raccrocha vivement le téléphone, un air satisfait sur le visage. Quand on demandait de changer les vieux ordinateurs qui plantaient plusieurs fois par semaine, le Terrain traînait les pieds et demandait une montagne de formulaire... mais lorsqu'il s'agissait d'enquêter sur des criminels, là on pouvait compter sur eux ! Enfin un peu de nouveau, il remerciait la machine bien huilée et tout ces petits engrenages qui travaillaient de concert pour faire rapidement avancer l'enquête. Le jeune homme ressembla un tas de papier, et attrapa un dossier. Il fallait faire remonter tout cela au plus vite à sa supérieure.
Bureau du capitaine ? Non. Salles d'interrogatoire ? Vides. Le lieutenant chercha dans tous les étages avent de trouver un soldat ayant vu la capitaine sortir vers le jardin réservé aux dragons. Ce fut heureusement là qu'il l'a trouva.
– Capitaaaaaine !
Il pressa légèrement le pas en agitant ses liasses de papiers. Le jeune homme s'arrêta à plusieurs mètres, histoire de pouvoir se faire entendre mais sans trop s'approcher du massif dragon noir.
– Au rapport ! Le Terrain militaire a mené l'enquête, ils ont analysé les images de vidéo surveillance, et pensent avoir identifié deux des complices de Eavel.
Il fouilla dans son dossier, et en sortit une pile de photographies, visiblement les images qu'avaient prises les caméra de surveillance du Palais.

– Le premier est cette femme. Sur les images, il semble qu'elle ait délibérément fait attention à ce que son visage ne puisse pas être directement filmé. La casquette de l'uniforme militaire empêche de voir clairement. Néanmoins, l'un des soldat lui aurait directement parlé, il l'a décrit comme une jeune femme brune, dans la vingtaine. Malheureusement, il n'es pas exclu qu'elle porte un déguisement, tout comme Eavel. Regardez.
Il pointa la silhouette d'une femme aux cheveux noires.
– Elles ont vraisemblablement prit les papiers et l'apparence de deux de nos soldats envoyés pour la surveillance nocturne du Palais cette nuit là. D'après l'officier du Terrain que j'ai eu au téléphone, les deux victimes ont été retrouvées inconscientes au bord de la route D23. Elles ne présentent que des blessures mineures. Elles ont identifiés leurs agresseurs sur ces images, et tout porte à croire que la femme de droite, avec un pansement sur l’œil, soit Eavel.

Il tendit tout un tas de papiers, des preuves et autres éléments d'enquête, en même temps de parler. Principalement des photographies de surveillance, de l'extérieur tout comme de l'intérieur. Sur les images de l'intérieur, on voyait un jeune homme aux cheveux verts pâle se faire escorter par des gardes au seins des couloirs du Palais.
– Mais le Terrain a eu plus de chance avec le second complice. Un certain Jorg Streichner. Si son adresse est correcte il vit ici, à Cylnaes. Ils veulent qu'on aille l'arrêter au plus vite, et, je cite, « le garder au frais ». Pour l'instant ce type est seulement suspect, et n'est pas classé comme individu à risque, c'est pour cela qu'ils n'ont pas édité d'avis de recherche...on n'en saura plus après l'interrogatoire. Le Terrain a expressément demandé que l'arrestation soit réalisée dans le calme, pour ne pas inquiéter la population... du moins, ne pas l'inquiéter plus qu'elle ne l'est déjà.
Ayant terminé son rapport, le lieutenant releva les yeux vers sa supérieure.
– Nous avons les adresses de son domicile, de son travail... quels sont vos ordres, capitaine ?
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MessageSujet: Re: Croisements et cheminements   Croisements et cheminements EmptyMar 21 Avr - 16:46

Contre la dragonne elle avait une sensation de sécurité qui n’apparaissait pas même enfermée à double tour dans son appartement. Dans les pattes d’un autre dragon la peur serait sûrement l’émotion régnante, mais dans celles de Torn la sécurité et l’apaisement prenaient le dessus. La capitaine avait confiance en son amie, malgré leurs « petites » prises de bec ou leur plus grosses colères.

Aux pensées de Torn, Aska mit un certain temps avant d’y répondre. Était-elle fière d’être humaine ? Elle ne savait pas, ne s’était pas spécialement posé la question non plus. Elle était heureuse en tant que personne, sur son évolution, même s’il existait des parts d’ombre, des regrets, mais delà à dire qu’elle était fière d’être humaine ? Pour elle, elle n’avait rien accompli qui pouvait indiquer une fierté d’appartenance à l’espèce.
Tout en réfléchissant, ses yeux s’étaient tournés vers les nuages qui passaient paisiblement au-dessus d’eux. Même avec le bandage la femme aux yeux sensibles pouvaient sentir un léger picotement.
— Je ne sais pas, finit-elle par avouer, je suis contente d’être moi, contente de ce que je fais dans la vie, mais je ne pourrais pas te dire si je suis fière d’être humaine, je n’ai pas d’avis. Peut-être qu’être une tortue ou un ver de terre me conviendrait aussi ?
Même si elle ne se l’avouait pas, ou qu’elle n’avait pas interprété les choses ainsi, sûrement que le temps qu’elle avait pris pour répondre à cette question était plus loquace que sa propre réponse. Si elle avait été fière, sûrement aurait-elle répondu de but en blanc, sans vraiment prendre le temps de la réflexion.

Il fallait l’avouer, cette question l’avait perturbé, au-delà des catastrophes engendrés par l’humain Aska ne savait vraiment pas quoi penser, pour elle, elle n’avait rien fait d’exceptionnel pour être fière d’être humaine, elle était banale, lambda. Humaine en fait : elle faisait des erreurs, se laissait souvent avoir par ses émotions malgré l’air qu’elle pouvait se donner et son apprentissage rigoureux en tant que soldat, puisque l’on ne pouvait pas se permettre de se laisser dominer par ses émotions en tant que soldat. Mais elle était humaine, alors elle avait ses faiblesses, et face aux immenses dragons Aska se sentait toute petit, elle était comme les fourmis que ces sales gosses tuaient avec une loupe, un être insignifiant par rapport à un dragon, ou par rapport à un monstre. Ce fil de pensée la mena jusqu’à imaginer un monde sans monstres ni dragons, les humains seraient-ils d’autant plus « conquérants » ? Sans peur de se faire dévorer par plus grand que lui, sans craindre quoique ce soit. Cela ne lui paraissait pas inimaginable au vu de la situation d’Argeya : les cavaliers pouvaient rapidement être craint par leurs semblables, et souvent se sentaient au-dessus de tout. Même elle après tout : avec Torn elle se sentait capable de tout. Rien que cette nuit, tous les cavaliers avaient pu le constater avec la fuite d’Eavel et d’Arashi : à deux, ils étaient une équipe, et ils étaient incontrôlable.
Une obscure pensée fit alors son chemin : combien de duo cavalier – dragon entendrait cet appel à la puissance et y répondrait ?

Puis, rapidement, Aska se concentra de nouveau sur la dragonne. Elle n’avait pas voulu parler d’eau froide de peur que cela ravive l’absence du feu de sa dragonne, comme si l’eau froide allait finir par diluer le charbon, jusqu’à le faire disparaître dans les flots. Puis, enfin le travail se montra, il n’en avait pas fini avec la capitaine qui se relava pour faire fasse son lieutenant. Ce dernier semblait avoir de grandes nouvelles car il paraissait surexcité.

Elle l’écouta parler tout en prenant les documents qu’il lui tendant, après s’être rapprochée, d’un œil rapide, la capitaine les examina, observant toutes la paperasse que l’armée avait du récupérer en une nuit. Ils n’avaient clairement pas traîné, et en même temps, ce sujet l’ennuyait. Le matin même le colonel était venu lui annoncer que la traque de ce duo maudit ne lui avait pas été attribué, et voilà maintenant qu’ils lui demander d’arrêter l’un des complices d’Eavel ?
— Merci, Lieutenant, les informations sur la femme sont maigres et correspondent à bien trop de personnes, quant au sujet de ce Streichner alors soit, s’ils nous ordonne de l’arrêter alors nous le devons n’est-ce pas, ajouta-t-elle avec un léger sourire.
Ce sourire pouvait à la fois tout et rien dire pour une personne extérieur, mais pour Aska c’était le sourire de l’exaspération, comment pouvait-elle classer un dossier où on lui demandait ensuite d’aller arrêter l’un des suspects ?

— L’heure du repas est déjà passé, il travaille dans un restaurant… Nous allons faire deux équipes : une première ira à son domicile, je veux seulement deux personnes là-bas, il ne faut pas le brusquer, je veux qu’ils lui disent que nous avons besoin de son aide. Quand on étudie le dossier d’Eavel on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’une femme qui vit en groupe, elle est solitaire avec son dragon, alors il faut que l’on sache d’où vienne ses deux collègues de la veille. Vous devez faire croire à cet homme qu’il est suspect mais qu’il peut nous aider, mettez le en confiance. Une seconde équipe ira à son lieu de travail, là encore, pas de brusquerie, il est suspect mais on ne sait pas s’il à quel point il est impliqué.
Tout en donnant ses indications Aska observait le dossier, dans les éléments d’enquête on pouvait noter que Streichner n’avait pas de casier, c’était un homme d’une grande banalité d’après les premiers éléments. Peut-être qu’il n’était pas aussi blanc que semblait indiquer ce dossier -pratiquement vide – mais peut-être qu’il cachait très bien son jeu sous son apparence juvénile.
— Je vais personnellement me rendre sur le lieu de son travail. S’il est chez lui et que vous rentrez avant moi alors installez le en salle d’interrogatoire, donnez lui une bouteille d’eau et faites en sorte qu’ils ne le fassent pas attendre longtemps, il n’est pas arrêté pour l’instant, donc logiquement il pourrait partir, nous forcer à devoir prendre une arrestation et plus de paperasse alors mettez-le à l’aise pour qu’il parle en confiance.

La cavalière se tourna ensuite vers Torn où elle vint lui caresser le crâne.
— Je vais devoir m’y remettre, tu peux rester ici si tu le veux, je ne pense pas que j’en aurai pour longtemps, je te tiens au courant sur comment ça se passe.
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