Bllob Dragonnet
Messages : 34 Date d'inscription : 23/04/2018
Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Breuvage de santé (1) ; Extrait de chitine (2) ; Breuvage de santé (4) ; Matrice de restructuration (1) ; Maléfice de Lilith (1) ; Petit sac de gâteaux sucrés (1) ; Sang de succube (1) ; Grenade de fumée (1) ; Acte de naissance falsifié (1) ;Élixir de changelin (1) ; Tonique fortifiant (1) ; Feuille de Gaïa (1) ;Asphodèle (1)
| Sujet: Orvis Jeu 28 Mar - 19:45 | |
| DragonPrénom : Orvis Âge : 374 Espèce : Dragon rapace Pouvoir : La Pétrification Orvis est capable de pétrifier les individus, d’une façon bien spécifique et contrôlée : la pierre invoquée par le pouvoir s’agglomère sur tout le corps de l’indiviu, et rentre à l’intérieur de l’organisme par tout orifice existant alors, que ce soit la bouche ou les narines ou une plaie par exemple. Mais c’est avant tout une enveloppe rigide, avant d’être une transformation du corps visé. Le phénomène commence toujours par les pieds ou pattes, et remonte le long du corps jusqu’à la tête. Le pouvoir est applicable à tout être vivant, mais dans le cas d’animaux il est plus compliqué à mettre en œuvre de manière efficace, les animaux pouvant bouger ils sont facilement capables d’extraire leur membre du carcan ou même de le casser. Les petits animaux sont assez faciles à envelopper, mais dès que la taille est conséquente cela devient long, donc difficile, en plus d’être fatiguant. La tâche est donc presque impossible pour Orvis en l’état des choses, son pouvoir n’étant pas des plus développés elle l’utilise surtout pour immobiliser ses proies ou les faire trébucher, sinon pour les alourdir et les ralentir. Avec de l’entraînement elle devrait pouvoir pétrifier depuis n’importe quel membre visé (autre que les pieds), ou accélérer la pétrification, mais pas avec sa maîtrise actuelle. Caractère :Orvis est une dragonne adolescente indépendante, qui s’affranchit du mieux qu’elle peut de toute contrainte. Elle est très méfiante envers les autres, cherchant toujours un second sens vicieux à leurs propos, et étant capable de défendre bec et ongles tous ses points de vue. Bien qu’elle aime se sentir supérieure aux autres et que c’est un sentiment dont elle se délecte facilement, ce n’est pas son but. Ce qu’elle recherche le plus est une liberté et une indépendance totales dans sa vie : elle déteste être contrainte par d’autres, l’autorité directe et explicite la débecte et elle la combattra avec une hargne insoupçonnée. Elle n’apprécie pas non plus qu’on essaye de la manipuler en la caressant dans le sens du poil, toute forme de sournoiserie lui déplaît, et n’hésitera pas à répliquer de façon brutale. Ces moments lui donnent les occasions dont elle rêve pour rappeler la place que les gens ont par rapport à elle, et lui conférer un sentiment de supériorité. Pour ce faire elle ne recule devant rien : toutes les méthodes sont bonnes à prendre, tant que c’est elle qui gagne le conflit. Orvis n’accepte pas la défaite. On pourrait croire que de par son caractère anti-contraintes, Orvis n’a aucune relation un tant soit peu amicale. Cela n’est pas totalement vrai : il est vrai qu’avec les gens qu’elle connaît peu le contact est souvent difficile, et la liaison d’une relation compliquée, en raison de son envie récurrente d’avoir le dessus sur l’autre. Pourtant Orvis sait reconnaître la bienveillance de certains, ainsi que la loyauté. Elle est très méfiante de façon générale, et ne s’ouvre que pour des êtres très particuliers, avec qui elle est certaine d’avoir une confiance réciproque. Ainsi même si elle n’a que très peu de liens avec d’autres, ces liens sont très forts, et Orvis ne les brisera jamais intentionnellement. En revanche, si pour une raison ou une autre l’autre être venait à la trahir, sa confiance se muerait immédiatement en rage et haine : la trahison est quelque chose qu’Orvis honnit encore plus que l’autorité. Elle n’est pas particulièrement rancunière envers ceux qui sont en désaccord avec elle ou ceux qui ne font pas ce qu’elle voudrait d’eux, étant très attachée à sa propre liberté elle peut comprendre que les autres aussi aient envie de faire et penser ce qu’ils veulent. Mais dans le cas de quelqu’un qui essaye de l’embobiner, ou de quelqu’un qui l’a trompée, elle n’a absolument aucune pitié et sera à la limite du harcèlement. Il n’y a qu’une seule personne en qui Orvis a une confiance complète et absolument inébranlable, au point de lui pardonner une éventuelle trahison – qui n’aura jamais lieu, elle en est absolument certaine : Orphis, sa jumelle. C’est actuellement le seul être vivant avec qui Orvis peut être une dragonne complètement différente : très ouverte et détendue, sans méfiance, très gentille aussi. Orvis pourrait tout faire pour sa sœur, et même ses idéaux de liberté et d’indépendance peuvent plier face à elle. Avec elle on aurait l’impression qu’elle est une dragonne complètement normale et similaire aux autres. Orvis peut changer du tout au tout en sa présence, mais dès que quelqu’un d’autre arrive ou qu’un événement survient elle peut reprendre son état d’esprit habituel en un clin d’œil. Elle a en quasiment toutes circonstances le contrôle d’elle-même, et désapprouve tout ce qui n’est pas « juste » ou « dans l’ordre naturel des choses ». Elle n’aime pas montrer ses faiblesses à qui que ce soit en-dehors de ceux à qui elle fait confiance, et montre ainsi sa carapace dès qu’elle n’est pas dans une situation confortable. Lorsqu’elle n’est pas dérangée et ne joue pas à avoir plus raison que les autres, Orvis profite de sa liberté pour faire à peu près ce qu’elle veut. Ainsi elle passe beaucoup de temps à se balader un peu partout en volant, profitant de la caresse du vent dans ses plumes, s’arrêtant quelque part pour manger ou boire, ou tout simplement pour contempler la nature autour d’elle. Elle aime être à l’extérieur. Elle aime chasser aussi, un peu pour le plaisir, mais surtout elle aime trouver des proies difficiles pour elle, qui rendront la chasse plus intéressante. C’est sa façon de se prouver qu’elle est forte, et ainsi de renforcer son assurance. Elle se lance souvent des défis, physiques principalement, pour surpasser ses limites. En-dehors de cela elle se promène parfois dans les villes humaines, qui la fascinent quelque peu par leur architecture et la quantité incroyable de promontoires sur lesquels elle peut s’installer et contrôler tout ce qui se passe autour d’elle, même si elle a du mal à comprendre comment ils puissent s’entasser dans des constructions fermées ainsi et petites de surcroît. Son passif avec les humains n’arrangeant pas – Orvis a à son actif des centaines, même des milliers de morts à son actif, et le compte augmente encore relativement régulièrement – Orvis n’est pas toujours très bien accueillie, car même si elle se tient bien et essaye de ne pas déranger les gens lorsqu’elle est dans les rues, son envie de faire comme elle l’entend gêne souvent, notamment quand elle décolle et atterrit en pleine rue à l’improviste parce qu’elle a envie de se poser à tel endroit et pas à un autre. De là son caractère prend le pas lorsqu’on lui reproche de ne pas faire attention. De même lorsque des gardes lui ordonnent de libérer le passage, Orvis se retient de ne pas les exécuter sur-le-champ, ce qui serait facile pour elle. Sachant faire la part des choses, elle dissocie les humains braconniers du reste de la population humaine, mais l’autorité humaine sur les dragons est quelque chose qu’elle supporte mal. Orvis est contre toute attente très curieuse, c’est en vérité un trait inné chez elle, ce qui entre assez souvent en contradiction avec l’image de supériorité et de stoïcisme qu’elle essaye de donner aux autres. Et l’on peut parfois assister à des situations très bizarres, où après avoir entendu d’autres parler elle essaye d’en apprendre plus mais sans en donner l’impression, et commence à se lancer dans des questions alambiquées et indirectes pour connaître un détail qui n’a que très peu d’importance et qui provoque la perplexité des interlocuteurs. C’est dans ce genre de situation qu’elle est facilement prise en défaut, auquel cas elle répliquera sur la défensive ou alors partira sans dire mot et en se reprochant intérieurement son comportement. Physique : https://vignette.wikia.nocookie.net/rwby/images/f/f2/Volume_4_Nevermore.jpg/revision/latest?cb=20161013162526 Orvis, comme sa jumelle Orphis, est une dragonne rapace. Bien que très jeune pour une dragonne, elle a déjà une taille assez conséquente, atteignant bien trois mètres au garrot. Rien que son bec fait le bras d’un homme en longueur, elle pourrait tout à fait en gober un pour un peu qu’il soit à son goût. Le bec est d’un noir profond, légèrement luisant. Il est très dense et solide, constitué d’os uniquement, avec sur l’avant deux petites ouvertures nasales. A sa jonction avec le crâne, quelques très petites plumes le parsèment. Le crâne est lui aussi noir, tout comme l’ensemble du corps. Les plumes dessus sont un peu plus grandes et nombreuses, assez douces, et orientées vers l’arrière. Les orbites ne sont pas particulièrement rentrées ou sorties du crâne, les yeux ont une ouverture normale. Ils ont un fort éclat, l’iris étant large et dans des tons rouge très vifs, avec une pupille d’un orange tout aussi éclatant. En se déplaçant suffisamment rapidement, Orvis peut donner l’impression à quelqu’un la fixant que ses yeux laissent une traînée rouge dans son sillage. Orvis a aussi un genre de tatouage tout aussi rouge que son iris, sur le haut du crâne, légèrement en arrière des yeux : un cercle avec un point en son centre, plus deux traînées symétriques, l’ensemble formant comme un œil, avec son coin placé pile entre les deux yeux d’Orvis et l’autre traînée s’étirant vers l’arrière du crâne. Ce tatouage ne se voit quasiment jamais, car la dragonne porte un masque sur son crâne : d’un blanc cassé, il va de la base du bec à bien en arrière du crâne, terminant en une pointe droite qui s’affine en s’élevant au-dessus du cou. Le masque recouvre les yeux d’Orvis avec des cavités prévues à cet effet, mais sur les flancs est aussi dessinée une seconde paire d’yeux, copie conforme des yeux d’Orvis, ajoutant ainsi un effet intimidant à la dragonne. Quelques marques rouges sont aussi dessinées autour du véritable œil d’Orvis, ainsi qu’entre les deux yeux et sur le masque, pour ajouter à l’intimidation, bien que ces marques semblent dessiner comme des sourcils autour des yeux, et pourraient presque passer comme du maquillage et une forme de coquetterie – du moins, pour une humaine. Orvis porte ce masque afin de repousser naturellement les êtres facilement intimidés, et pour ajouter à son pouvoir. Cela lui permet de conforter son image « intouchable », tout en lui procurant un avantage au cas où un combat survient : la double paire d’yeux, en plus d’intimider, sème le doute quand à où Orvis regarde et peut ainsi empêcher l’adversaire de prévoir ses mouvements. Le cou s’élargit pour former le corps principal, avec la cage thoracique, dont on peut apercevoir quelques vertèbres si l’on est tout proche (ce qui n’arrivera jamais pour une énorme majorité de personnes) et très attentif. Ici les plumes prennent leur longueur moyenne, et sont relativement nombreuses, très près du corps. Le « poitrail » est lui plus garni, notamment par un certain nombre de plumes qui ne vont pas le long du corps mais s’adossent les unes aux autres pour partir droit vers le sol. Les plumes sont très longilignes, droites comme des petites lames, avec des entailles minuscules sur les pointes. Au dos, les plumes sont nombreuses, et partent dans la même direction que la finition effilée de l’arrière du masques ; elles donnent l’impression qu’Orvis a une carapace dorsale constituée de plaques successives placées les unes à côté des autres et inclinées vers l’arrière. Cet effet devient moins présent à mesure qu’on s’approche de la jointure des ailes. Celles-ci sont très grandes, atteignant facilement six mètres d’envergure sans même être complètement étirées. Une première articulation est en arrière de la cage thoracique, l’os partant très légèrement vers l’arrière et couvrant un premier tiers de l’aile, puis une seconde articulation marque le départ d’un autre os vers l’avant cette fois, couvrant un second tiers de l’envergure. Au bout de l’os se trouve ce qui seraient un pouce et un index chez les humains ; ces deux griffes sont blanches et contrastent avec le reste de l’aile. Ils sont orientés vers l’extérieur de l’aile, et reliés entre eux par de fines mais solides liaisons. De cette « main » partent trois autres phalanges, une prolongeant l’aile pour dresser le dernier tiers tandis que les deux suivantes partent en arrière pour structurer la membrane courant entre tous les os pour former l’aile à proprement parler. Cette membrane regroupe la majorité des plumes d’Orvis, qui sont ici très longues, grandes mais aussi assez drues, au-dessus comme en-dessous de la membrane, lui permettant de voler à sa guise. Bien qu’elles puissent avoir l’air en mauvais état de par la présence de nombreuses coupures dans les plumes, il n’en est rien, et Orvis en prend grand soin, consciente que ses plumes sont la manifestation la plus forte de sa liberté et que sans elles il lui est presque impossible de voler. Il lui arrive ainsi de passer plusieurs heures par jour pour les inspecter, et pour retirer avec son bec toute plume qui s’avérerait gênante. En comparaison, les pattes arrières d’Orvis sont presque complètement dénuées de plumes : on n’y voit que du muscle. Elles sont très puissantes, décomposées en une cuisse épaisse formée autour du tibia, descendant vers l’avant avant d’arriver au genou, glabre lui aussi, puis descendant vers l’arrière cette fois, avec quelques plumes situées sur l’arrière de la patte. A ce moment les muscles laissent la place à une patte similaire à celle d’un corbeau, se terminant en revenant vers l’avant avec quatre doigts comportant des griffes crochues. Trois doigts sont disposés vers l’avant en éventail, tandis que le quatrième est à l’arrière de la patte et est tourné vers l’arrière, recourbé dans l’autre sens par rapport aux autres doigts, permettant ainsi d’accrocher fermement une branche – ou une proie. Finalement, la queue très longue – près de la moitié de la longueur totale d’Orvis ! - donne l’impression qu’elle porte une traîne : les plumes sont très longues, partant du même endroit que les cuisses, et formant un éventail resserré dans son sillage. Il y a deux niveaux de plumes, un premier au-dessus s’arrêtant assez vite – à mi-hauteur de la longueur totale de la queue – puis un second juste en-dessous continuant bien plus loin, et faisant un éventail plus large, avec quelques trous entre les plumes. Habituellement, en présence d’autres Orvis se tient assez droite, le crâne haut, la pointe du masque dressée en l’air. Elle arbore un air plutôt vif, assez sévère et froid, quelque peu méthodique ; ses ailes sont repliées de chaque côté de sa cage thoracique, et sa queue est légèrement relevée, ne dépassant pas l’horizontale mais étant suffisamment haute pour ne pas toucher le sol. Sa démarche est mesurée, presque contrôlée. Mais lorsqu’elle est seule en pleine nature, sa démarche est plus naturelle, et plus oblique : la tête est toujours le point le plus haut du corps, mais elle est bien plus proche du sol, le profil d’Orvis est alors nettement plus allongé qu’il n’est haut. Histoire :- Spoiler:
Les cent premières années d’Orvis furent tranquilles, pour ne pas dire exquises. Née dans les Lagons aux échos, sur l’île Chutelune, avec sa jumelle Orphis, les jumelles ont eu une enfance heureuse. Vivant auprès de leurs parents, s’épanouissant sans encombres dans les lagons, Orvis grandit assez vite, s’éveillant à la nature s’étendant tout autour d’elle. Rapidement elle se découvre une curiosité quasiment insatiable, un désir de vouloir tout connaître, ce qui la fait souvent s’éloigner un peu de leur zone d’habitation usuelle. Pour autant elle ne s’aventure pas trop loin, restant assez proche de ses parents et d’Oprhis. Surtout d’Orphis : les deux jumelles, très proches, entretinrent un lien extrêmement fort entre elles. Elles étaient ainsi fusionnelles, furetant partout ensemble, n’ayant pas même besoin de communiquer pour savoir où était l’autre ou décider quoi faire. C’était juste instinctif, chacune était une partie de l’autre. Durant cette période elle apprit la chasse, d’animaux terrestres comme marins, mais aussi à voler, planer, et à le faire avec le moins de bruit possible. Leurs parents disaient que c’était essentiel, qu’ils devaient savoir manier leur bec, tout comme leurs serres et leurs ailes, que c’étaient leurs meilleurs atouts. Alors elle apprenait, elle s’entraînait, en profitant pour essayer toutes sortes de choses sur la faune et la flore sauvages. Elle découvrit ainsi qu’elle pouvait avoir la puissance pour transpercer des os, des arbres, et avec de l’effort même des pierres pas trop grosses. Son bec n’était pas encore assez solide pour faire beaucoup plus, mais cela viendrait avec le temps. Elle eut tout loisir de confirmer ce fait plus tard. Pour le moment elle profitait de la vie, chassait et explorait, admirait la nature dans tous ses aspects, même les plus insolites. Elle en tira un « ordre des choses », la notion de prédation, mais aussi le fait qu’il y a toujours une raison derrière un événement, même si elle n’en a pas connaissance, et que rien n’arrive par hasard. Ses parents lui apprirent aussi que la Nature vaincrait toujours, et qu’elle était toujours juste.
Cela dura ainsi jusqu’à la cent-soixante-dix-neuvième année des jumelles. Cette année-là fut terrible pour leur famille : à l’approche des belles saisons, vinrent aussi des braconniers, en quête de richesses mais surtout de spécimens de dragons. Les dragons ne se laissèrent pas faire, et les braconniers y laissèrent des plumes, mais ils en eurent pour leur argent : avec de nombreuses pertes et une bataille acharnée ils finirent par tuer les parents d’Orvis et Orphis. Protégeant leurs enfants, qui ne savaient pas se battre contre des humains armés, ils tombèrent au combat en emportant de nombreux braconniers avant eux.
Orvis était terrifiée par ces braconniers, elle ne comprenait pas pourquoi ces hommes s’en prenaient à eux. Le dragon n’était pas la proie de l’humain normalement, c’était l’inverse. Pourquoi la Nature agissait ainsi ? Comment cela avait-il pu survenir ? Elle avait vu des humains de loin, sa famille en avait déjà aperçu, et ses parents avaient dit qu’ils n’étaient pas dangereux, que l’humain n’était pas le prédateur naturel du dragon. Alors pourquoi ? Orvis ne pouvait penser qu’à cela pendant qu’ils s’approchaient d’elle et d’Orphis. Elle était tétanisée, sentant sa propre terreur ainsi que celle de sa jumelle, les deux s’amplifiant entre elles. Ce ne fut que lorsque les braconniers se saisirent d’elle et d’Orphis en les éloignant qu’elle eut comme un déclic, et qu’elle commença à se débattre. Mais c’était déjà trop tard, son bec était déjà bloqué par un genre de muselière, et une sangle courait déjà autour de son corps, bloquant ses ailes contre elle. Il était trop tard. Et maintenant ils l’emmenaient, la portant à trois. Elle vit ses parents étendus sur le sol, des humains s’affairant autour, des bruits inconnus, d’autres dragons mais différents d’elle, qui ne la regardaient pas et ne semblaient même pas lui prêter attention. Mais surtout elle sentait qu’elle s’éloignait d’Orphis, de la seule famille qui lui restait. Et cela l’épouvantait plus que tout. Elle ne voulait pas. « Tout mais pas ça », pensait-elle. « Pas Orphis ! » Elle sentait leur lien s’amenuiser, se faire plus ténu, sentait moins la douleur de son esprit tandis que sa propre peine augmentait. Puis ce fut la séparation.
Orvis ne sut pas où elle fut transportée ni pendant combien de temps. Elle était dans un état catatonique tout du long, et son état dura pendant quelques jours encore, se nourrissant à peine de la nourriture qu’on lui donnait. Elle ne se remettait pas de la perte consécutive de ses parents et de sa jumelle. Mais la réalité se rappela à elle d’une manière brutale, lorsqu’elle fut marquée au fer blanc comme propriété des braconniers. L’homme qui maniait le tison la marqua sur le crâne, un peu au-dessus des yeux ; il le fit sans aucune émotion, et dans sa douleur immense elle ne put que voir le regard froid et impassible de son tortionnaire. Une fois de plus elle repensa au pourquoi de toutes ces choses qui lui arrivaient, et elle ne comprenait pas. Elle voulait que ça s’arrête, retrouver ses parents, retrouver sa sœur. Orphis lui manquait, elle n’avait jamais vécu sans sentir son lien, il y avait un vide indescriptible en elle. Meurtrie, elle était presque inerte quand elle fut ramenée dans sa cage, trop affaiblie et sonnée par la douleur pour essayer de s’échapper. Elle ne pouvait s’empêcher de se dire que ce n’était pas juste. Qu’elle ne devait pas être là. Qu’ils n’avaient pas à traiter des dragons ainsi. Elle s’endormit d’épuisement en se répétant ces mots en boucle dans sa tête.
Une fois qu’elle se fut réveillée, ses esprits étaient plus clairs. Pour la première fois elle regarda où elle était vraiment, sa cage, les alentours, le terrain, les autres dragons. Les humains qui la gardaient en cage. Elle en était maintenant convaincue : ce n’était pas à elle d’être ainsi en cage. Un dragon n’avait rien à faire dans un espace si petit. Si les autres le souhaitaient, c’était leur problème, mais elle n’allait pas y rester, elle comptait bien s’enfuir. Pas tout de suite, elle était faible, et devait reprendre des forces. Mais elle allait se préparer, s’entraîner comme elle pourrait dans cette cage avec laquelle elle devait vivre. Et quand elle serait prête, elle les ferait payer. Elle se mit donc à manger tout ce qui lui venait, essayant de picorer à travers ses barreaux pour attraper ce qui était tombé près de sa cage. Elle adopta une nouvelle posture, se tenant accroupie et masquant ses cuisses avec ses ailes, la tête haute et alerte. Ainsi elle observait tout ce qui se passait dans le camp, les allées et venus des humains, ce qu’ils faisaient, qui passait où et quand. Surtout qui venait lui apporter à manger, quand et comment. Et en même temps, elle contractait et détendait ses cuisses de façon imperceptible, essayant autant que faire se peut de travailler des contractions et détentes soudaines, sans jamais faire le mouvement pour autant – du moins en journée, la nuit quand les humains voyaient moins bien elle s’entraînait à bondir du fond de sa cage, bec en avant, droit sur une proie imaginaire. Cela faisait parfois un peu de bruit, auquel cas elle se remettait immédiatement en position normale, feignant d’avoir juste fait cogner son bec avec la cage. Elle travaillait ses serres aussi, les faisant s’accrocher aux barreaux, les serrant et desserrant, travaillant leur passage au travers de la cage, aussi loin que possible. Elle essayait aussi d’augmenter la force de son bec, principalement en essayant de manger les barreaux, de les serrer au maximum, ou en mettant son bec entre deux barreaux et en essayant de forcer. Et pendant qu’elle faisait cela sans trop se faire voir, elle attendait son heure.
Son heure ne vint pas vraiment. Elle avait beau surveiller les allées et venues et les gens qui venaient la voir, il n’y avait jamais d’opportunité pour elle : soit c’était de jour, soit ils étaient plusieurs, soit ils n’ouvraient pas la porte… Quelques semaines passèrent, d’autres cages de dragons furent remplies, la cohorte changea d’endroit par deux fois, forçeant Orvis à recommencer son travail de mémoire. Puis elle décida qu’elle devait fuir peu importe comment, et arrêta d’attendre son heure. En pleine nuit, quand seulement quelques gardes étaient éveillés mais assez loin, elle se mit à attraper la chose qui pendait sur sa porte et bloquait son ouverture – le cadenas. C’était un cadenas plutôt lourde qui demandait une clé assez grosse, elle la voyait pendre à la ceinture des gardes à chaque fois qu’ils venaient la nourrir. Les doigts de ses ailes étant encore assez fins, tout comme l’aile, elle put les faufiler entre les barreaux et attraper le cadenas, essayant de le ramener vers elle pour qu’elle puisse voir ce que c’était vraiment et comment l’enlever. Elle vit le trou au milieu, où les humains mettaient leur clef, mais pas plus. L’attrapant dans son bec, elle essaya de tirer comme ils faisaient lorsqu’ils ouvraient sa cage, mais sans y parvenir. Elle essaya alors de mettre son bec dans le trou, l’enfonçant jusqu’au bout, et elle sentit des choses bouger. Elle commença à bouger son bec dans le trou, de haut en bas d’avant en arrière, secouant le tout, sans qu’il ne bouge. Puis elle repensa à ce que les gardes faisaient avec la clef en la tournant, et essaya de faire pareil avec son bec, vrillant sa tête comme elle pouvait avec un barreaux de chaque côté. Elle sentait une résistance sur le bec, ça pouvait bouger mais ne voulait pas totalement, alors elle s’obstina, vrillant et tournant et bougeant. Et finalement le cadenas s’ouvrit, manquant d’emporter la tête d’Orvis à travers la cage tant le déclic fut soudain, et que la manille glissa directement hors de la porte. Tant bien que mal Orvis retira son bec du cadenas, qui tomba avec un bruit sourd dans l’herbe. Elle avait beaucoup de chance car personne ne semblait avoir entendu son travail ni la chute du cadenas. « Rien n’arrive par hasard », repensa-t-elle avec peine, puis avec colère. Elle n’oubliait pas comment elle était arrivée là, et n’allait jamais l’oublier. Il était temps de répliquer. C’était l’heure de la chasse.
Se sachant loin d’être en sécurité, Orvis se mit le plus possible dans l’obscurité, là où elle était la moins visible. Elle avait une vague idée d’où étaient les humains éveillés et ceux endormis, mais savait que tout pouvait changer. Elle n’avait pas de temps à perdre, et chercha l’humain le plus isolé du camp. Près d’un flambeau, il regardait vers l’extérieur du camp, vers des forêts avoisinantes. Il ne semblait pas particulièrement attentif, et faisait une proie parfaite. Et avec un peu de chance il aurait des clés, sur lesquelles Orvis comptait pour mieux s’en sortir. Elle s’approcha à distance respectable, sans s’envoler ; ses ailes n’avaient pas servi depuis assez longtemps, et elle craignait de ne pouvoir compter sur elles. Au lieu de cela elle se recroquevilla sur elle-même, concentrant sa force dans ses jambes, bandant tous ses muscles. Elle n’était qu’un petit amas d’ombres, parmi d’autres ombres. Et une fois assez proche, elle détendit ses pattes arrière et bondit droit sur l’humain, son bec verrouillé tel un fer de lance, comme un javelot lancé droit sur la tête du braconnier. Elle le transperça à la base du coup – dans la mesure où le mot puisse s’appliquer, son bec faisant quasiment la même taille. Il mourut sans pouvoir dire mot, s’effondra en avant sous le poids de la dragonne. Le flambeau, soufflé par le vent généré par ses ailes, vacilla puis s’éteint, ce qui l’arrangeait bien. S’extirpant du corps, elle le remua du bec, cherchant les clés qui pouvaient assurer sa survie. Seulement lui n’en avait pas, elle chercha donc un autre garde qui ferait une proie facile encore. S’occupant de lui de la même manière, elle ne trouva pas non plus de clés. Elle abandonna alors, et se dirigea directement vers des cages qui n’étaient pas surveillées, saisissant leurs cadenas et répétant ce qu’elle avait réussi avec sa cage. C’était plus facile dans ce sens, et rapidement elle libéra nombre de petits et moyens dragons. Une partie s’enfuirent, mais d’autres semblaient penser comme elle, et se dirigèrent vers les tentes où les humains dormaient. Rapidement des bruits s’entendirent, les tentes furent bousculées, de nombreux sons humains commencèrent à s’élever et une confusion se créa, des voix finalement s’élevèrent mais les dragons vengeurs avaient l’avantage de la surprise. Les éclats de voix attirant l’attention, personne ne vit Orvis continuer de libérer les dragons et animaux emprisonnés, et elle put même faire sortir les dragons plus gros, adultes ou presques, mais surtout dangereux sans équipement ou préparation pour les combattre. La confusion s’intensifia, les humains cédant à la panique nombreux voulurent s’enfuir, mais furent vite rattrapés et tués. Le camp devint vite désert, les dragons partant immédiatement après leur libération ou presque, certains se nourrissant déjà de corps d’humains.
Orvis était au milieu du camp, elle avait participé au massacre et avait déployé ses ailes pour épingler quelques humains de ses serres et les achever avec son bec. Elle était fière. Justice avait enfin été rendue, par son propre bec. C’était un sentiment dont elle s’enivrait, la certitude d’avoir fait ce qu’il fallait. Mais elle ne devait pas tarder ; un tel rassemblement de dragons n’était pas commun, et elle était loin d’être la plus forte ici, mieux valait s’enfuir. Elle ne savais pas vers où encore, donc elle partit vers une forêt avoisinante. L’essentiel était de trouver un endroit sûr, le temps de se remettre en forme. Puis elle partirait de nouveau, pour retrouver sa sœur. Le vide en elle s’était un petit peu refermé, la haine puis la mort de ses ravisseurs l’avait partiellement aidée à faire face à sa peine, mais Orphis devait sûrement être en vie comme elle, elle devait la retrouver. Et elle ferait subir le même sort à tous les braconniers qu’elle rencontrerait sur son chemin. Ainsi elle partit dans la forêt, fière d’avoir triomphé, et jurant en son for qu’elle ne laisserait plus personne lui marcher dessus ainsi, et qu’elle se battrait toujours pour sa liberté.
Une fois une cache sûre trouvée, Orvis prit le rythme qu’elle devrait avoir une fois adulte, chassant pour sa pitance, explorant les environs, évoluant au milieu des prédateurs et des proies. Elle reprit des forces, devint plus puissante, renforça ses muscles et ses armes. Elle explorait en même temps, ne restant jamais trop longtemps au même endroit ; elle ne savait pas comment revenir dans son lagon de naissance de toute façon, donc elle errait, essayant de glaner des informations sur ses alentours, sur les humains aussi. Elle restait méfiante avec eux, toujours prête à se battre. Elle se créa un masque pour dissimuler la marque des braconniers, le façonnant en poinçonnant un assez gros rocher avec son bec. Il était assez serré sur son crâne, mais pas trop lourd, laissait une bonne vision pour les yeux, et chose pratique il semblait facilement intimider les humains, ce qui l’arrangeait et lui facilitait la prise d’informations. Elle connaissait vaguement les gros reliefs du Lagon aux échos, et demandait aux gens et aux dragons s’ils connaissaient ces endroits et vers où se diriger. Elle apprit qu’elle était sur le continent principal, et parcourut une bonne partie de la côte ouest, explorant tous les lacs proches de montagnes dont les être qu’elle croisait avait connaissance. Et au passage elle n’hésitait pas à se battre sur son chemin, traquant toute traces de braconniers, faisant des détours pour les retrouver et les exterminer à la nuit tombée. Elle procédait méthodiquement, éliminant tout le monde, jusqu’à ce qu’il ne reste que ce qui semblait être l’alpha, et elle lui demandait s’il avait capturé une dragonne comme elle, mais elle n’eut jamais de réponse positive. Elle espérait retrouver la moindre trace d’Orphis, et sa seule piste était le braconnage et ses suites, mais la tâche était rude pour une dragonne. Elle finit par retrouver la direction du Lagon aux échos, au bout de plusieurs années, et retrouva les paysages qu’elle avait toujours connus et qui n’avait pas changé, mais n’y retrouva pas trace d’Orphis. Elle s’enfonça alors dans sa quête de justice, cherchant désespérément des nouvelles de sa sœur, une odeur, une trace de leur lien, des traces de pas dans le sol, des ragots de braconniers ; pendant des années elle extermina des braconniers dans tout Argeya, faisant fréquemment des allers-retours et des pauses prolongées près du Lagon aux échos, espérant qu’Orphis soit libre et qu’elle aussi veuille retourner chez elles. Enfin elle trouva. Enfin Orphis la retrouva. Après deux décennies d’errance, de va-et-vient, de traques et de meurtres, la quête de justice d’Orvis permit à sa jumelle de la retrouver. Au milieu d’un camp qu’elle venait de réduire en cendres, au milieu des corps de dizaines de braconniers, Orvis était là, le masque rouge du sang de tous ceux qu’elle avait perforés, les flammes des tentes faisant reluire leur lumière dessus. C’est dans cet énième camp qu’Orphis la retrouva. Orvis la vit, n’y croyant plus, mais c’était bien elle, elle avait grandi, elle avait changé elle aussi, elle avait été meurtrie aussi, mais ses yeux ne lui mentaient pas, son lien non plus. Et cette nuit-là Orvis fut heureuse, et put enfin finir son deuil. Elle n’était plus seule.
Depuis ces retrouvailles à deux cent deux ans, jusqu’à notre époque, Orvis resta à proximité de sa jumelle. Elles ne faisaient pas forcément tout ensemble, mais elles n’étaient jamais très loin. Orvis avait partagé son entraînement à Orphis, lui avait aussi fait un masque, afin qu’elles se ressemblent comme au naturel. Elle les refit plusieurs fois, améliorant leur forme et leur port, ajoutant des marques dessus aussi, pour les rendre encore plus intimidantes , même auprès des dragons. Elle découvrit la magie auprès de sa jumelle, et s’entraîna doucement à la pétrification. Elle en usa souvent sur les braconniers, continuant de traquer les chasseurs dont elle décelait les traces, écrasant les camps avec sa sœur. Elle la suivit partout, même lorsqu’elle fut capturée. Orvis traqua ses ravisseurs, et les aurait tous massacrés si Layos n’avait pas rapidement libéré Orphis. Cela ne l’empêcha pas de continuer sa quête de justice : elle savait que les humains n’étaient pas tous mauvais ainsi, elle l’avait vu pendant son errance, ainsi qu’à de nombreuses reprises plus tard. Mais les braconniers existaient toujours, alors elle continuerait jusqu’au bout, jusqu’à n’en plus pouvoir ou jusqu’à ce que l’ordre des choses soit rétabli.
Elle croyait au but d’Orphis. Elle ne voulait pas le faire elle-même, elle ne se voyait pas gouverner qui que ce soit, c’était bien trop contraignant et elle aimait trop sa liberté pour ça. Mais elle ne voulait pas d’un humain pour dominer des dragons. Ce n’était pas l’ordre des choses. La Nature était généreuse à tous, c’était normal que chacun chasse, ou cultive la terre et profite de ses bienfaits. Mais la façon de faire des humains ne l’était pas. Et seul un dragon dominant des humains pouvait changer des choses, au goût d’Orvis.
Hobbies : Satisfaire sa curiosité, chasser, se tenir sur un promontoire pendant des heures, traquer des braconniers. Remettre les autres à leur place Liens Familiaux : Orvis, sa sœur jumelle Liens Amicaux/Amoureux : Lieu de vie: Nomade, de préférence en extérieur. Réside parfois chez Layos quand Orphis est là Points de vie : 250 Explication des bonus : +20 pour le train de vie général, +30 pour les nombreux combats face aux braconniers Autres : Orvis aime sa sœur et la suivra jusqu’au bout. Elle hait toute forme de braconnage et traquera tout adepte de la pratique. ▬ Bllob ▬Comment avez-vous trouvé Le Troisième Dragon ? Par hasard Un avis ? Mes impôts sont pas encore passés donc non Autre chose ?Codes : validé par cray | |
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