Une île qui vous surplombe depuis les cieux, où dragons, Hommes, bêtes fantastiques et technologies se côtoient, c'est cette île qui vous attend, cavalier. |
| | Religion et mythologie | |
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Crayon Admin
Messages : 200 Date d'inscription : 19/12/2016 Age : 30
Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Corne de béhémoth en poudre (1) ; Breuvage de santé (4) ; Matrice de restructuration (1) ; Maléfice de Lilith (1) ; Petit sac de gâteaux sucrés (1) ; Sang de succube (1) ; Grenade de fumée (1) ; Acte de naissance falsifié (1) ;Élixir de changelin (1) ; Tonique fortifiant (1) ; Feuille de Gaïa (1) ;Extrait de chitine (1) ;Asphodèle (1)
| Sujet: Religion et mythologie Dim 26 Fév - 2:38 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sur l'île d'Argeya, on peut trouver beaucoup de religions différentes, certaines plus anciennes que d'autres, et certaines plus connues que d'autres. Pour autant, deux d'entre elles sont majoritaires en terme de fidèles, l'hydram et l'animisme. Voici quelques uns de leurs principes. L'Hydram – Mythologie et religion
ReligionL'Hydram est fondée sur un grand principe : l'équilibre. Dans son panthéon, cette religion possède quatre Instances, chacune ayant été créée par l'une des têtes de Noun, l'hydre à quatre têtes. Il faut bien comprendre que Noun n'est en aucun cas une déesse, mais bel et bien une entité gardienne. Elle est neutre, et son unique but est l'équilibre : ainsi, on ne prie jamais Noun, car pour chaque faveur demandée et exaucée, un malheur sera envoyé. Les quatre Instances sont :Les États (ou les éléments), formés par Emeth, Sylphe, Rahab et Tirfe, respectivement gardiens des états de la matière solide, gazeux, liquide et plasma, et par extension, de la terre, de l'air, de l'eau et du feu. Les Dieux, formés par Rubeus, la déesse bienveillante principale ; Lune, déesse de la nuit, ; Éltar, dieu des saisons ; et enfin Helan, dieux des morts et gardien des âmes. Ce sont eux et uniquement eux qui possèdent le statut de dieu, et qui sont donc priés. Les autres instances peuvent aussi recevoir des prières, mais généralement de manière moins fréquente. Les Entités, formées par l'Espace, le Temps, l'Émotion et le Savoir. À noter qu'ils sont représentés uniquement par des symboles car, dans la mythologie, ils ne possèdent pas de forme physique. Les Fléaux, formés par Arastr Irmin, fléau de la guerre, Barbaras, fléau de la peur ; Grimbone, fléau de la souffrance ; et enfin Wanshang dhole, fléau du chaos (le plus souvent nommé la Bête ou l'Entropie dans les Livres), étant le fléau le plus important car il est décrit en opposition avec Rubeus. Bien que les fléaux soient malveillants et que nombres soient les combats entre eux et les dieux, les Livres précisent maintes fois qu'ils sont immortels, et qu'il est impossible de les tuer, car cela reviendrait à provoquer un terrible déséquilibre. Il faut comprendre que la religion hydramienne insiste sur le fait que chaque chose a besoin de son contraire. Dans les Livres, les fléaux sont généralement libres de provoquer leurs malheurs chez les hommes et les bêtes, qui doivent apprendre à vivre avec. Seul Wanshang dhole est restreint, pour le contenir, enfermé dans sa propre peau au fin fond du royaume de Helan. D'ailleurs, c'est sa libération totale et son meurtre par Rubeus qui provoque l'apocalypse dans le Livre. Il est dit, dans ce dernier, que « La Bête a obtenu ce qu'elle désirait. Par sa mort, l'équilibre est rompu, et le monde des Hommes et des Dragons plonge dans le chaos » Livre III.L'hydram possède trois Livres sacrés : le premier décrit le commencement, la création de la terre, des Instances et de la vie. Le deuxième décrit l'équilibre et le déséquilibre et pose ses principales croyances (ainsi que de nombreuses histoires entre les Instances), et le troisième décrit la fin du monde, l'apocalypse. Principes de vieLa religion hydramienne n'impose pas de mode de vie particulier à ses croyants, la plupart peuvent d'ailleurs interpréter les paroles des Livres comme ils le souhaitent et vivre ainsi. Cependant, on peut noter que la grande majorité des croyants vivent selon des principes communs – à des degrés différents évidemment. Prière – Habituellement, on prie le matin, ou lors du lever, vers la direction du soleil levant. On récite généralement des extraits de la genèse ou du Livre II. La prière peut se faire de manière individuelle, mais aussi dans les temples avec un prêtre. Cela dure une trentaine de minute, et à la fin, les fidèles peuvent venir faire un don au temple ou une offrande. On trouve au moins un temple hydramien dans chaque grande ville, plus ou moins grand selon son nombre de fidèles. Alimentation – Dans chacun des Livres, on peut trouver un respect particulier pour la nature. Selon le Livre II « Alors que le sang de l'animal se répandait sur le sable, Rubeus proclama « Mes enfants ne vivront ni dans la souffrance, ni de la souffrance. » ; puis la déesse prit les cornes de l'animal et les accrocha sur le piquet de bois ». Généralement, les hydramiens ne consomment pas de viande venant d'un animal ayant souffert au moment de l'abattage. Cela a donné lieu à des élevages ou des marques alimentaires spécialisées, garantissant une mort sans douleur pour les animaux. Parfois, les hydramiens décident aussi de ne pas consommer de viande, voire même aucun produit animal. On peut souvent trouver des cornes d'animal factices (ou non) accrochées sur un piquet de bois autour des enclos des animaux de ces élevages, rappelant les paroles de la déesse dans le Livre. Mort – Le rituel funéraire hydramien est très particulier. Il n'est aucunement question d'enterrement, ce dernier est même un terrible manque de respect au corps du défunt, ni d'immolation – car dans la mythologie, les os ont une importance particulière, ce serait en eux qu'est contenu l'essence de la vie. Selon le rituel décrit dans le Livre II, il faut retirer toute la chair des os (traditionnellement en raclant les os, mais maintenant, avec un acide spécial), et fixer le squelette sur une structure en bois en forme de Y. La famille du défunt vient ensuite offrir des cadeaux (souvent des morceaux d'écorce colorées) et peindre les os avec de l'ocre. Cela peut sembler très étrange, mais dans cette religion, c'est une manière d'honorer le défunt et de l'aider à rejoindre le royaume de Helan. Les cimetières hydramiens sont toujours assez loin des villes. Ce sont des grandes zones entourées de murs végétaux, dans lesquels chaque famille possède une case (un carré de plusieurs mètres entourés de murets) où ils peuvent mettre leurs défunts. Sexualité – La religion n'impose ni n'interdit aucune relation particulière pour ses fidèles. Les prêtres peuvent avoir des enfants, et tous les types de relation, hétérosexuelles comme homosexuelles, sont autorisées. Cela pourra venir du fait que les deux déesses principales, Rubeus et Lune partagent, dans la mythologie, une relation amoureuse spirituelle et charnelle. Selon certains les relations entre membres d'une même famille ne serait pas interdites non plus (ce qui, évidemment, n'est pas le cas dans la loi ni dans les mœurs modernes). Fêtes et superstitionsL'hydram étant l'une des religion les plus connues et la plus pratiquée selon les statistiques, elle a donné lieu à de nombreuses superstitions et autres croyances. En voici quelques unes. La nuit des lames runiques – Il s'agit d'une nuit durant la troisième semaine de l'été (généralement pendant le week-end) dédiée au remerciement des déesses et des dieux. On peint des lames en violet fluorescent (traditionnellement de vraies lames, mais maintenant des lames en bois pour des raisons de sécurité), et on les fait danser au milieu d'un cercle, ce qui peut être très impressionnant. Le solstice d'hiver – La nuit la plus longue possède une signification particulière. Selon la mythologie, c'est l'unique fois de l'année où les déesses Rubeus et Lune peuvent se retrouver pour une nuit d'amour. Souvent, la plupart des couples font de même durant cette nuit, car dans la croyance populaire, un enfant conçu durant cette nuit vivra sous la bénédiction des déesses et aura une vie prospère. La fin de l'automne – La dernière semaine d'automne, il est coutume de poser des offrandes (généralement des plantes colorées) sur les fenêtres des temples et des maisons, pour demander clémence aux fléaux. On dit qu'il ne faut surtout pas se lever la nuit, car les fléaux viennent regarder les fleurs, et croiser le regard d'un fléau est terrible (leurs yeux ne sont jamais représentés). Les os ont une importance particulière. Lorsqu'un proche se brise un os, il est coutume de prendre soin de lui en lui offrant des mets sucrés ou des pâtisseries à base de miel, ce dernier étant un ingrédient décrit comme « réparateur » pour l'esprit et le corps. ReprésentationsVoici les apparences les plus courantes que l'on peut trouver. Noun – une hydre a quatre têtes, avec un corps d'humaine (parfois ayant une épine dorsale, des ailes ou une queue de reptile). Souvent, entre ses têtes, le soleil est dessiné. À noter que la quatrième tête est la seule a avoir toujours la gueule ouverte. Emeth – le gardien de la terre est représenté sous la forme d'un golem sans visage. Parfois en train de tenir une faucille ou une montagne entre ses mains. Sylphe – le gardien du vent est un animal anthropomorphe couvert de plumes, souvent bien différent d'une représentation à l'autre. Rahab – le gardien de l'eau est un animal anthropomorphe à tête de poisson. Il est souvent dessiné en train de pleurer, et en tenant un récipient. Tirfe – le gardien du feu est généralement un golem sortant d'un cratère, ou alors un genre de grand feu-follet. Rubeus – la déesse principale est représentée en humaine, portant des habits de couleur rousse. Elle peut avoir des cornes recourbées vers l'arrière, ou encore des griffes. Elle tient souvent une sorte de balance, avec deux pierres de même forme dans chaque partie. Lune – la seconde déesse est représentée en dragonne blanche anthropomorphe (ou parfois, une humaine à tête de dragon). Elle a souvent les yeux fermés, et tient parfois du sable ou un calumet de fumée. Éltar – le dieu des saisons est représenté comme un humain avec une tête a quatre visages, chacun tenant une branche dans la bouche selon la saison (une branche feuillue pour l'été, en bourgeon pour le printemps, avec des feuilles mortes pour l'automne et nue pour l'hiver). Il est parfois habillé de couleurs orangées. Helan – le dieu des morts est représenté comme un homme encapuchonné, portant une cape blanche. Il a souvent des ailes étendues, ainsi que des cordes. L'Espace, le Temps, l'Émotion et le Savoir sont rarement représentés, et uniquement par des symboles en spirale car, dans la mythologie, ils ne sont jamais décrit et ne possèdent pas de forme physique. Les yeux des fléaux ne sont jamais représentés. Dans toutes les représentations officielles, il est impossible de les voir les yeux ouverts, on retrouve souvent les mêmes façons de les cacher. Il est plusieurs fois souligné dans les Livres sacrés qu'un seul regard de la part d'un fléau suffit à rendre n'importe qui complètement dément, ou encore à arracher l'âme de celui qui oserait lever les yeux sur ceux de l'un de ces monstres. Arastr Irmin – le fléau de la guerre est représenté comme un homme aux pattes de cheval, portant une armure et une lance. Il a aussi un casque de métal sur la tête, sans trous, pour cacher ses yeux. Barbaras – le fléau de la peur est représenté comme un animal à la peau blanche, courbé vers le sol, les os saillants. Son museau ressemble à un bec long et très fin. Ses paupières sont cousues. Grimbone – le fléau de la souffrance est représenté comme un animal noir, avec quatre bras, ainsi que des pieux plantés dans les yeux, et parfois, des crocs rappelant des barbelés. Wanshang dhole – le fléau de la discorde est représenté par un monstre à la peau et aux cornes rouges, aux mains griffues et à la queue fourchue. Il a les yeux couverts par un tissu noir entouré de chaînes de métal. Parfois, il a des chaînes aux bras. - Extraits des Livres sacrés:
Extrait – Livre I, Genèse(1). Partie I, Création des Instances. 1 Au commencement, Noun se réveilla de son long sommeil. L'hydre à quatre têtes ordonna l'univers ; et lorsque la première tête se réveilla, elle dit « je créerai ce dont nous avons besoin ; Afin que notre existence soit louée ; la terre et le ciel existeront tels que nous l'imaginions en rêve ». La première tête arracha l'une de ses écailles et choisit l'endroit chaud près de l'étoile parfaite ; « Ici, près de notre compagnon que nous nommeront Soleil, nous créerons ». Le soleil accepta et chauffa l'écaille de ses rayons ; ainsi la terre et la matière solide naquirent.
2 De cette matière surgit le premier Être de l'instance, le corps brunit et les mains caleuses. La première tête regarda son enfant et dit « tu te nommera Emeth, gardien de la terre et des cultures, maître de l'état solide, des roches et des bois ».
3 Puis la première tête souffla sur l'écaille, et de ce vent nouveau surgit le second Être de l'instance, le corps flou et froid. La première tête regarda son second enfant et dit « tu te nommera Sylphe, gardien de l'air et des tempêtes, maître de l'état gazeux ». Ainsi la terre et l'air furent crées.
4 Lorsque la première tête pleura pour la première fois, de ces larmes de bienveillance surgit le troisième Être de l'instance. La première tête regarda son troisième enfant et dit « tu te nommera Rahab, gardien de l'eau et de la pluie, maître de l'état liquide, du sang et de la lymphe ». Ainsi Rahab remplit les rivières et les océans de l'eau de la vie, abreuvant la terre et s'accouplant avec le vent ; dont les vagues furent les premiers enfants.
5 La première tête offrit une étincelle de ses yeux, et ainsi surgit le quatrième Être de l'instance. La première tête regarda son quatrième enfant et dit « tu te nommera Tirfe, gardien du feu et de la lave, maître de l'état plasma, des volcans et des braises ». Ainsi Tirfe prit l'étincelle et la plaça au centre de la terre, créant le cœur en fusion des volcans et réchauffant le sol.
6 « Mon œuvre est achevée », déclara la première tête.
7 Ainsi la première Instance fut créée.
8 La deuxième tête s'éveilla alors et regarda l'œuvre de la première tête, et dit « la terre est solide, l'air est gazeux, l'eau est liquide et le feu est plasma ; Mais cela ne saurait combler le vide ; Je créerai ainsi ceux dont le nom sera loué et adoré ». Ainsi la deuxième tête prit son cœur et le sépara en deux, offrant la vie aux éléments, « voici ma chair et mon sang ; vous les chérirez pour l'éternité ; et ils domineront le soleil afin de lui donner le repos ». Le soleil accepta, et de la chair et du sang de la deuxième tête, il enfanta deux filles et deux fils.
9 La première fille était rouge comme le sang de sa mère ; « voici », annonça le soleil ; « Tu sera Rubeus, protectrice de la vie, déesse maternelle de la fertilité ; mais aussi déesse de la punition et du châtiment. Tes enfants seront nombreux et t'adorerons comme ils adoreront celle qui leur a offrit la vie ». Rubeus accepta, et façonna l'Homme, à qui elle donna la vie. « Homme, va maintenant, et cultive la terre, respire l'air, abreuve-toi de l'eau et réchauffe-toi grâce aux flammes, les éléments de mes frères(2) seront pour vous ».
10 La deuxième fille était blanche comme le sang de son père ; « voici », annonça le soleil ; « Tu sera Lune, déesse des nuits, des rêves ; mais aussi maîtresse des ténèbres et des cauchemars. Tes enfants seront nombreux et puissants, il domineront les cieux ». Lune accepta, et façonna le Dragon, à qui elle donna la vie. « Dragon, va maintenant, et domine la terre, respire l'air, abreuve-toi de l'eau et maîtrise les flammes, les éléments de mes frères(2) seront pour vous ».
11 Le premier fils était rouge comme la chair de sa mère ; « voici », annonça le soleil ; « Tu sera Éltar, mon représentant parmi les Hommes et les Dragons, dieu du soleil, de la chaleur, des étoiles, et maître des saisons ; mais aussi responsable de la sécheresse, des tempêtes et des tremblements de terre ». Éltar accepta et se rendit parmi les êtres, leur offrant les saisons et le cycle des jours.
12 Le second fils était blanc comme la chair de son père ; « voici », annonça le soleil ; « Tu sera Helan, dieu des morts, gardien des âmes, protecteur de l'empire des morts et du silence, mais aussi tourmenteur des âmes coupables. Tu donnera de la valeur à la vie, et tu emportera les morts en ton sein, les gardant dans ton royaume afin qu'ils ne tourmentent point ceux qui resteront ». Helan accepta, et ouvrit ses ailes, qu'il abattit sur les âmes mortelles, les accablant de sa présence. « Je donne la terre aux Hommes, qu'ils l'a cultive et la façonne ; Je donne le ciel aux Dragons, qu'ils en prennent possession et qu'ils le protège », dirent Rubeus et Lune.
13 « Mon œuvre est achevée », déclara la deuxième tête.
14 Ainsi la deuxième Instance fut créée.
15 La troisième tête ouvrit les yeux et regarda les œuvres des deux autres têtes, et dit « la terre est solide, l'air est gazeux, l'eau est liquide et le feu est plasma ; les Hommes et les Dragons vivent ; mais cela est incomplet. Les Hommes et les Dragons sont vides et mornes. Je créerai leur conscience, je leur donnerai de quoi grandir et construire ».
16 Alors la troisième tête sépara son esprit en quatre entités capables d'accomplir ses désirs. C'est ainsi que naquit l'Espace ; « Espace, tu donnera la vue aux êtres de chair, leur offrant la capacité de se déplacer ». L'entité accepta et s'ouvrit, répartissant son énergie à travers chaque être.
17 La troisième se tourna ensuite vers la deuxième entité, le Temps ; « Temps, tu donnera les années et les siècles aux êtres de chair, leur offrant la capacité de grandir ; mais veille que leur temps soit décompté ». L'entité accepta et s'étira vers l'infini, si loin qu'aucun être mortel ne puisse en imaginer la fin.
18 La troisième tête se tourna ensuite vers la troisième entité, l'Émotion ; « Émotion, tu donnera un cœur aux êtres de chair, leur offrant la capacité de ressentir, leur faisant comprendre leurs actions ». L'entité accepta et s'insinua dans chaque corps de chair, les modelant les uns les autres.
19 La troisième tête se tourna ensuite vers la quatrième entité, le Savoir ; « Savoir, tu donnera la connaissance aux êtres de chair, aux Hommes et aux Dragons, leur offrant la capacité de réfléchir, qu'ils dominent la nature et la comprennent, qu'ils sachent que leurs actions entraîneront conséquences et réaction ». L'entité accepta et se transforma en souffle, pénétrant dans les esprits nouveaux des Hommes et des Dragons, ouvrant leurs yeux sur le monde qui les entouraient. Ainsi, les Hommes et les Dragons devinrent autonomes, et purent vivre et adorer leurs mères déesses et leurs pères les dieux tout-puissant.
20 « Mon œuvre est achevée », déclara la troisième tête.
21 Ainsi la troisième Instance fut créée.
22 La quatrième tête ouvrit les yeux et regarda les œuvres des trois autres têtes, et dit « Rien n'existe sans son contraire ! Pour chaque bénéfice, un malheur sera ! ». Alors, elle ouvrit son immense gueule et vomit les affres du monde.
23 De son intestin transpercé de pointes sorti Arastr Irmin, fléau barbelé de la guerre et de la famine. Il reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les Hommes s'égorgeassent les uns les autres ; et une grande lance lui fut donnée. Sur son armure de fer mille lames se brisèrent, et sa lance harponnait les corps des Hommes avec la fureur d'un guerrier abreuvé d'innombrables meurtres et de champs de batailles troués par les flammes. « Belligérance ! Guérilla ! » dit la quatrième tête. « Maintenant, maître de la guerre, va ! »
24 De son estomac collant de bile sorti Barbaras, bête au corps pâle(3) et au museau aussi long que sa queue. Il cousu ses paupières ensembles afin de ne pas voir son apparence ; elle instaurait la terreur dans le cœur des plus braves, et les animaux s'enfuient et tombaient dans les ravins noirs de part sa seule présence. Le pouvoir d'écraser le courage lui fut donné, afin que les Hommes ne puissent lui résister ; et qu'ils implorent en le voyant. « Épouvante ! Effroi ! » dit la quatrième tête. « Maintenant, maître de la peur, va ! »
25 De sa trachée enserrée sorti Grimbone, le monstre au corps plus noir que les pierres des volcans ; il se creva les yeux de ses quatre bras, et ses crocs tombèrent sur le sol, faisant pousser les pointes effilées qui empaleraient les Hommes sans leur offrir la délivrance de la mort. Il lui fut donné le pouvoir, non de les tuer, mais de les tourmenter ; et ces jours-là, les Hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas ; ils désireront mourir, et la mort fuira loin d'eux. « Torture ! Douleur ! » dit la quatrième tête. « Maintenant, maître de la souffrance, va ! »
26 De sa gorge ensanglantée sorti Wanshang dhole, le plus terrible des fléaux, la Bête de l'Entropie, monstre du chaos et de la discorde. Ainsi, les Hommes virent la Bête rouge aux cornes rouges, à la queue fourchue, de sa mâchoire remplie de sang sortait les horribles maux qui accablèrent les Hommes. Le pouvoir lui fut donné, pour faire périr les Hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.
27 Le dhole de l'Entropie hurla en direction des dieux, les défiant en sachant qu'il ne pouvait mourir à présent : « Voyez ! Réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! Car la bête est descendue vers vous, animée d'une grande colère ; Plus jamais vous ne goûterez au repos ! » ; et les dieux l'acceptèrent. « Chaos ! Anarchie(4) ! » dit la quatrième tête. « Maintenant, maître de la discorde, va ! »
28 L'Homme supplia, mais la quatrième tête n'écouta point. L'Homme demanda, et la quatrième tête entendit et répondit : « La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle doit monter de l'Abîme, et aller à la perdition. Et les Hommes, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant la bête. Elle déchirera les cieux, elle déchirera la magie(5) et ne permettra pas le bonheur, ni pour les Êtres ni pour elle-même ».
29 Ainsi la quatrième Instance fut créée.
[…]
35 Ainsi les quatre têtes se rendormirent, laissant le monde a leurs enfants ; laissant les Hommes et les Dragons se partager les cieux.
Notes
1- Le mot « Genèse » est en réalité un reste des traductions faites lors de l'influence du Christianisme terrien lors des nombreuses arrivées de ces derniers pendant le règne de Vulcain. Les anciennes traduction utilise le simple mot « commencement ».
2- Le mot original dans le texte est en réalité plus proche de « camarade », mais possède une dimension profondément affective que la langue moderne ne possède pas.
3- Le mot « pâle » a été choisi en préférence à « blanc », car l'expression original désigne la couleur blanche ayant une dimension mauvaise : il est utilisé pour parler d'une couleur inhabituellement clair et inquiétante, on le retrouve souvent dans le Livre III pour désigner la couleur des cadavres vidés de leur sang.
4- Le mot Anarchie n'est présent que dans les plus anciennes traductions. L'expression originale est difficilement traduisible et désignerait un état avancé d'anomie dans la société.
5- Plus précisément, l'expression utilisée désignerait « l'essence de la vie et de la magie ».
Extrait – Livre II, Déséquilibre. Partie IV, Rubeus. 20 Comme Rubeus était en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant elle ; « Ma déesse, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Rubeus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit « Cela est impossible, enfant, si ce n'est le Temps, alors c'est un fléau, qui te fera rejoindre le royaume de Helan ».
21 « Votre puissance, dit l'homme, pourquoi ne pas renvoyer les fléaux d'où ils viennent ? » Rubeus fut choquée de cette parole ; « Toi, qui te prétend m'être dévoué, n'as-tu donc pas compris les enseignements de ma Mère ? Pourquoi crois-tu que tu tiennes à ta vie mortel ? Penses-tu qu'elle aurait une quelconque valeur si elle ne pouvait disparaître ? » Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste ; car il avait de grands tourments.
22 Rubeus le regarda partir, puis, elle s'adressa à Lune « Ma bien-aimée(1) , comme les Hommes et les Dragons sont cruels. Égoïstement, ils espèrent vivre éternellement. ». La déesse de la nuit répondit alors « Chère Rubeus, leurs cauchemars sont tournés vers les fléaux et vers les flammes ; mais rassure-toi, leurs rêves sont tournés vers la terre, le Savoir et vers les Émotions ».
Notes
1 - Le mot utilisé ici, en version originale, est intraduisible en langue moderne. Il désigne à la fois une personne aimée, mais aussi une personne faisant parti de sa famille, le sens étant compréhensible selon le contexte. Ce qui fait débat quant à la probable relation incestueuse entre les déesses. Dans certaines traductions, le mot est traduit par « ma sœur ».
Extrait – Livre III, Apocalypse. Partie I, La libération.
1 Alors qu'il vit la peau bouger, le dragon enchaîné descendit. « Garde-toi de le faire ! Je suis ton gardien ; et celui de tes frères, menaça Glaèdr(1), ton existence ne doit que rester ; comme l'a décidé notre Mère ; et comme j'ai été mandé par ses enfants pour l'assurer ».
2 Mais lorsque Wanshang dhole respira, sa peau se fendit ; « Dragon renégat(2), ne scelle point ses paroles. Car le temps est venu ! Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore ! ». Le dragon lutta, mais qu'aucun ne puisse lutter ; et son ventre fut transpercé.
3 Alors la Bête retira ses griffes du corps inerte de Glaèdr, son sang macula le sol pierreux du royaume de Helan ; « Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ? » expira le dragon.
4 La Bête de l'Entropie hurla vers le ciel ; et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes ; il lui fut donné le pouvoir d'agir. Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre les dieux, pour blasphémer leurs noms et ceux qui habitent dans le ciel. « Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende ! Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée ! »
[...]
15 La terre, abandonnée par ses maîtres, se fendit en deux ; grondant de douleur alors que la Bête l'ouvrait ; écartant entrailles de Emeth de ses cornes rouges. Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle ; alors que la matière solide souffrait.
16 Lorsque l'Entropie se hissa hors du puits de l'Abîme(3), il en monta une colonne de fumée, comme la fumée d'une grande fournaise ; et l'air fut obscurci par la fumée du puits ; Et le ciel, abandonné de ses maîtres, se colora de rouge alors que la Bête arrachait les chaînes de ses yeux et regardait pour la première fois vers les cieux.
Notes
1- Glaèdr est l'esprit d'un dragon mort, chargé par Rubeus dans le Livre II de garder le réceptacle de Wanshang dhole dans le royaume de Helan. Ici, il vient de combattre le fléau et a perdu, permettant ensuite à la Bête de se libérer, ce qui est le commencement de l'apocalypse.
2- Le surnom de Glaèdr. Ce dernier était un dragon ayant trahi sa famille et les dieux – c'est pour ces raisons qu'il fut envoyé dans l'Abîme avec la tâche de garder le pire des fléaux.
3-Traduit littéralement, cela donnerait « l'endroit le plus profond et le plus noir de l'Abîme ». Il s'agit du lieu où était emprisonné Whanshang dhole.
Partie II, Affrontement.
1 La Bête osa lever ses yeux impies vers les cieux, d'un seul regard les dieux furent éprouvés ; mais ils ne tremblèrent pas, car ils ne devaient pas trembler devant le fléau ; seuls les Hommes et les Dragons le devaient.
2 Rubeus vint alors ; et s'adressa à l'Entropie, pour protéger ses enfants et ceux de sa bien-aimée ; « Jusques à quand, maître de la discorde, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? Ton existence doit rester ; mais tu ne peux être déchaîné ; car tes os et ta moelle sont trop profondément souillés ».
3 « Ma sœur, répondit la Bête, je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les mauvais ; que tu as éprouvé ceux qui se disent dévoués et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ; que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t'es point lassée. Toi qui m'a banni à l'Enfer(1), souviens-toi, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j'ôterai ton cœur de sa place, à moins que tu ne te repentes ».
4 La déesse voulu retirer le liquide blasphématoire de la mâchoire gorgée de la Bête ; mais elle ne voulu être seule : « Noun, ma chère Mère, implora Rubeus, qui dois-je croire à présent ? L'équilibre ne peut être rompu ; mais la Bête est la Discorde ; elle souille l'essence, la vie et la magie ».
5 L'hydre gardienne de l'équilibre ne répondit pas ; ses yeux restèrent clos.
6 « Lune, ma chère Lune, implora Rubeus, qui dois-je croire à présent ? L'équilibre ne peut être rompu ; mais la Bête s'est libérée de ses chaînes ». Alors Lune vint auprès de sa bien-aimée : « Paye-la comme elle a payé, et rends-lui au double selon ses œuvres. Dans la coupe où elle a versé, verse-lui au double. Autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donne-lui de tourment et de deuil ».
7 Alors la déesse plongea sa main dans la chair rouge de Wanshang dhole ; son cœur fut arraché ; elle hurla de douleur quand sa gorge se rempli de son sang. Rubeus le tenait entre ses mains, il ne battait plus.
8 La Bête a obtenu ce qu'elle désirait ; par sa mort, l'équilibre est rompu, et le monde des Hommes et des Dragons plonge dans le chaos ; et les fléaux, se croyant jusqu'ici immortel, leur indicible colère se tourna vers les dieux et vers les Êtres.
Notes
1- Le mot original désigne le royaume de Helan, que l'on pourrait écrire, de manière phonétique, « Azpalon » (prononcer Azspalonne). La traduction « enfer » est assez trompeuse car le royaume de Helan tel que décrit dans le Livre II n'a rien à voir avec la mauvaise connotation de l'Enfer de la religion chrétienne. En réalité, il serait plus proche des enfers grecs : c'est le lieu où vont toutes les âmes des morts, et c'est un endroit séparé en plusieurs parties, qui possède donc des lieux idylliques (par exemple la « Terrasse des Héros » (traduction littérale)), mais aussi des lieux cauchemardesques (par exemple « l'Abîme », ou vont les âmes des criminels pour y souffrir et y expier leurs fautes).
Partie III, Le monde.
12 Il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes. Le ciel se retira comme un livre qu'on roule ; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places.
13 Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère des fléaux, car le grand jour de leur colère est venu, et qui peut subsister ? »
14 Les grands dragon du ciel, les dominants, les jeunes, les maîtres du feu, tous ceux volant dans le ciel, se cachèrent dans les cavernes, derrière les cascades et ils imploraient : « Cachez-nous des fléaux et de leurs regards mortels, cachez nos enfants de leurs mâchoires gorgées de sang, car le jour est venu où l'Entropie a vaincu notre frère mort dans le royaume de Helan ; et lors de ce jour, qui peut subsister ? »
15 Tous prièrent les dieux ; mais leurs prières se perdirent. Les Hommes se mordaient la langue de douleur ; Les Dragons furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom des dieux, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs œuvres ; ils ne se repentirent pas pour leur donner gloire.
16 Rubeus prit pitié ; Elle cria d'une voix forte, en disant : « Sortez, mes enfants, afin que vous ne participiez point à cette erreur, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux ; les dieux se sont souvenu de leurs iniquités. Je me repens à présent ; la mort de la Bête a provoqué cela ».
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| Sujet: Re: Religion et mythologie Dim 26 Fév - 2:41 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'Animisme – Mythologie et religion
ReligionL'animisme fait toujours débat chez certains chercheurs, car ils ne savent pas si on peut réellement l'appeler « religion », car l'animisme ne possède pas de dieux à proprement parler. Cela se rapproche plus d'un culte des esprits ou d'une philosophie. L'animisme est fondé sur des principes inhérents aux esprits : l'adoration de la nature, et en particulier des dragons, ceux-ci possèdent un statut particulier dans cette religion, ils seraient des réceptacles des esprits de la vie. Pour les animiens, tout être et toute chose est habité par une âme – c'est aussi le cas pour les humains. Que ce soit un feu, un arbre, une montagne, tout possède un esprit louable. Les humains seraient pareils : chaque humain est en réalité l'incarnation d'un esprit. L'animisme se fonde sur la recherche de la plénitude et de l'entente entre le corps charnel et cet esprit qui l'habite. Elle est souvent décrite comme une religion pacifique et ouverte. On peut parfois trouver des pierres gravées de symboles aux endroits connues pour avoir abrité une grande population d'animiens. L'animisme considère qu'il existe trois poisons pour l'esprit : l'avidité, la colère et l'ignorance. Selon leur philosophie, c'est en se séparant de ces maux qu'un corps peut réussir à entrer en communion avec son esprit intérieur, et ainsi arriver à une paix intérieure – humain comme dragon. Ceux qui se laissent trop parasiter par ces poisons finissent par perdre tout discernement et devient un « corps-sans-âme », un être perdu. Selon l'animisme, cela n'est jamais définitif et chacun peut trouver la tranquillité d'âme en adoptant un comportement respectueux. Cette philosophie souffre parfois d'une incompréhension de la part de la population non-fidèle, qui la considèrent comme « naïve » ou comme « étant une philosophie de hippie ». Cependant, il faut noter que l'animisme prône aussi la modestie et le respect des autres. L'animisme ne possède pas de livre sacré officiel, car il s'agit principalement de traditions orales, et cela se raconte avant tout sous la forme de contes ou de légendes. Comme on peut s'en douter, il y a autant de versions différentes que de conteurs, bien que l'on puisse retrouver des points communs dans les retranscriptions (la majorité étant trouvable sur l'arpanet, compte tenu du faible nombre de livres relatant ses comptes publiés à ce jour). Principes de viePrière – les fidèles de l'animisme préfèrent le terme « méditation ». Les temples sont construits en cercles, et sont beaucoup moins nombreux que les temples hydramiens. Il n'y a pas de prières collectives, car chacun est libre de venir au moment qu'il le souhaite. Souvent, les temples animiens sont ouverts à toutes heures, et sont gérés par des moines, qui s'occupent de l'entretient et sont présents pour aider les fidèles. Ces derniers peuvent les solliciter pour ce qui se rapproche des confessions. Les temples vivent grâce aux aides de l'État et aux dons. Les temples animiens ont souvent la particularité d'avoir leur centre à ciel ouvert, permettant aux dragons de se poser. Cela ressemble en quelque sorte à un grand jardin intérieur, ou l'on peut trouver des fontaines d'eau potable. Alimentation – Si aucun aliment n'est interdit, les animiens suivent une certaine modération. Tout est autorisé, seul l'abus n'est pas toléré. Mais il n'est pas question de se restreindre pour autant, il faut trouver l'équilibre entre épicurisme et hédonisme. Souvent, les moines mangent ensemble, et leurs tables sont souvent garnies de beaucoup de choses différentes, mais jamais de trop. Les aliments privilégiés sont les fruits frais, jugés purifiant l'esprit et le corps. Les animiens consomment aussi parfois certaines plantes ou graines en infusion. Mort – L'animisme croit en la réincarnation. Comme chaque être est habité d'un esprit, lors de la mort de l'enveloppe charnelle, tout doit être fait pour inciter l'esprit à la quitter. Généralement, il est coutume de laisser simplement le corps dans un lieu naturel, afin que les animaux et le temps fassent leur œuvre, ainsi la chair retourne à la terre et il est impossible pour l'âme de rester accrochée. Des zones spécialement protégées sont aménagées pour ce genre de rituel, bien que parfois, la famille ou les proches préfèrent déposer le corps dans un endroit totalement sauvage – ce qui est illégal et n'aide pas vraiment les autorités. Sexualité – Le religion animisme n'interdit rien, mais encourage les relations – sans pour autant, encore une fois, tomber dans l'excès. La notion de plaisir du corps et de l'esprit est très présente, notamment par l'encouragement de l'amour spirituel et charnel. Ce qui ne signifie pas que les temples animiens soient des maisons closes : au contraire, la philosophie n'encourage pas les relations sans amour. Fêtes et superstitionsLes offrandes – le dernier jour de chaque mois a une signification particulière. C'est le moment propice pour remercier les esprits de leurs travaux, et pour leur demander leur aide pour le moi à venir. L'animisme prône les bienfaits de vivre avec des végétaux – la plupart des animiens aiment avoir des plantes chez eux. En fin de chaque mois, il est coutume de changer la terre de ses plantes et de les décorer de quelques plumes. Fin de l'année – à l'instar des fêtes de fin d'année, l'animisme possède sa propre fête, en relation avec les esprits. On met des bougies sur le bord des fenêtres et on illumine les temples. Souvent, même ceux n'adhérant pas à la philosophie viennent visiter les temples à cette époque, pour profiter des illuminations colorées (et aussi, parfois, des mets sucrés préparés par les moines, vendu peu cher, ce qui permet de faire entrer un peu d'argent dans les caisses). L'anniversaire – les fêtes d'anniversaire animiennes sont plutôt atypiques. Elles se passent dans les temples. Celui qui fête son anniversaire doit se peindre le visage avec des traits de peinture colorée, et à la fin de la cérémonie, se fait verser de l'eau sur la tête par un proche. Il doit, avec cette eau, retirer les peintures, symbolisant ses mauvaises pensées de l'année passée, et ainsi se laver de ses maux. - Extraits de contes:
Extrait – Conte du diable de la cité aux tours dorées Retranscription d'un conte oral trouvable sur quelques sites amateurs.
C'est l'histoire d'un diable. Un diable qui vivait dans une cité aux tours dorées. Le diable s'ennuyait, alors un jour, sur un coup de tête, il est parti, sans rien dire à personne, loin des tours brillantes qu'il avait connu enfant. Poussé par son rêve de trouver quelqu'un avec qui partager, il suivit une grande route, il passa une longue arcade clignotante. C'est alors qu'il les trouva, qu'il trouva les autres. Tout le monde lui semblait étrange. « Ils n'ont pas de cornes ! Ils n'ont pas de queue fourchue ! » s'écriait-il. « Il ne savent même rien de notre existence ! ». Il vit alors les grandes forêts verdoyantes qu'il ne connaissait pas.
Le diable voulu leur apprendre, mais les sans-cornes n'écoutèrent pas. Le diable leur montra un signe rouge, mais les sans-cornes n'écoutèrent pas. Ils le capturèrent et le mirent en cage, avec pour la seule mention « bête qui parle ». Ils l'interrogèrent, ils mirent en doute son histoire. La bête pleura. Alors, elle cassa les barreaux de sa cage, et marcha vers l'un d'entre eux. « Là, loin des bornes de votre pauvre imagination, se dressent les nobles tours de ma cité brillante. » s'écriait-t-elle. « Laissez-moi vous y emmener et vous prouver que mon histoire est vraie. Laissez-moi vous montrer des gens à mon image. »
Les sans-cornes décidèrent alors de partir avec la bête et sa folle description de son pays. Après plusieurs jours de voyage, ils arrivèrent à un pic. La bête poussa alors un cri, en pointant l'horizon. Tout le monde regarda dans la même direction. Une tour dorée ? Non, ce n'était qu'un leurre, et lorsqu'ils se retournèrent, la bête disparue. La seule chose que les sans-cornes entendirent, fut une voix chuchoter « Salut mon ami. Bienvenue à la maison. »
Extrait – Conte du Corps-sans-âme. Retranscription d'un conte oral trouvable sur quelques sites amateurs. Ce conte est l'un des plus connu car il est souvent raconté dans les temples, et même parfois, par ceux n'étant pas animien.
Il y avait une fois, un roi qui avait un fils, lequel n'aimait rien autant que la chasse. Un jour qu'il chassait, selon son habitude, il aperçut un corbeau posé à terre, et bien qu'il en fût déjà bien près, l'oiseau ne s'envolait pas. – « Voici, se dit-il, un corbeau qui semble être blessé et ne peut s'envoler. » Et il voulut le saisir. Mais, le corbeau s'enfuit en courant sous une grosse pierre, et en le poursuivant, le prince tomba dans un trou noir et profond. Sa chute dura bien une heure, à peu près, et quand ses pieds rencontrèrent de nouveau la terre, il se trouvai dans une grande avenue de vieux chênes. Au bout de cette avenue, il y avait un beau château. Il se dirigea vers le château. La porte de la cour était ouverte et il y entra. Il aperçut là un dragon blanc, couché au milieu de la cour, et le prince se demanda comment le dragon pouvait prendre soin d'un si beau château. Nullement effrayé, il marcha vers lui. – « Bonjour dragon blanc. Auriez-vous besoin d'un domestique ? » – « Oui, répondit le dragon, mon valet d'écurie est nouvellement parti, et je voudrais le remplacer. » – « Eh bien ! Si vous voulez me prendre à votre service, j'aurai bien soin de vos chevaux. » – « Je le veux bien, mais une condition, répondit le dragon blanc. Ferez-vous bien exactement tout ce que je vous commanderai ? » – « Je vous promets de faire exactement ce que vous me commanderez. » – « Bien, homme. Suivez-moi et je vais vous montrer votre travail, car, demain matin, je dois aller en voyage et je ne reviendrai pas avant un an, et un jour. Vous resterez seul dans le château, pendant tout ce temps. Mais, soyez tranquille, vous n'y manquerez de rien. »
Le dragon se leva, et le conduisit d'abord à l'écurie, où il y avait beaucoup de chevaux, gras et luisants : – « Voici, lui dit-il, mes chevaux. Vous en prendrez bien soin et leur donnerez du foin, de l'avoine et du trèfle. Il faut qu'à mon retour, je les retrouve absolument dans l'état où je vous les confie, ni plus maigres, ni plus gras, ou malheur à vous ! Voici maintenant, derrière la porte, un petit cheval noir, que vous traiterez autrement. Tous les matins, vous lui donnerez, comme déjeuner, une bonne volée de coups de bâton, et frappez sans pitié. Le soir, vous jetterez dans sa mangeoire ce que les autres chevaux auront refusé de manger. » Puis, le dragon le conduisit à une grande volière, dans laquelle étaient enfermés des oiseaux de toute sorte, et il lui parla ainsi : – « Vous aurez à renouveler, deux fois par jour, la nourriture et l'eau de ces oiseaux, et ayez-en bien soin, car s'il en meurt un seul, ou si je les trouve en mauvais état, à mon retour, vous le paierez de votre tête. » Le dragon le conduisit ensuite dans une grande cabane, il lui fit voir neuf épées, dans un coffre de chêne, et lui dit : – « Vous nettoierez ces épées, tous les jours. Et prenez garde qu'à mon retour j'y trouve la moindre tache de rouille, ou il n'y a que la mort pour vous ! » Quand il eut fait toutes ses recommandations à son nouveau domestique, le maître du château partit, le lendemain matin, dès le point du jour.
Le prince, resté seul, se leva aussi de bonne heure et se mit au travail. Il commença par distribuer du foin et de l'avoine aux beaux chevaux de l'écurie, puis, il prit un bâton et se mit à en frapper, à tour de bras, le petit cheval noir qui était derrière la porte. – « Arrête, méchant ! Ne me frappe pas d'une façon si cruelle, car, sans tarder beaucoup, tu pourrais bien être traité toi-même comme tu me traites en ce moment ! » L'homme fut bien étonné d'entendre un animal lui parler de la sorte. – « Comment, pauvre bête, lui demanda-t-il, vous parlez donc aussi, dans la langue des hommes ? » – « Oui, car j'ai été moi-même ce que tu es. Et prends bien garde, ou, par la magie du dragon, toi-même tu seras réduit à la misérable condition où tu me vois. » – « On m'a recommandé de casser un bâton, tous les jours, en vous battant. » – « Casse le bâton, si tu veux, mais, non sur mon dos, et donne-moi à manger comme aux autres chevaux. » Le prince eut pitié de la pauvre bête, et il lui donna du trèfle et de l'avoine.
Puis, il se rendit à la chambre des oiseaux. Ceux-ci, en le voyant entrer, se mirent à chanter. Il renouvela la nourriture et l'eau, dans chaque cage. Il remarqua alors un moineau qui paraissait tout triste et souffrant. – « Vous, lui dit-il, vous me paraissez être malade, et si vous veniez à mourir, cela ne ferait pas mon affaire ! » Et il retira le moineau de sa cage, et se mit à le caresser. En lui passant la main sur le dos et la tête, il se sentit piqué légèrement. – « Qu'est-ce cela ? » En examinant de près, il vit que l'oiseau avait la tête traversée de part en part par une épingle. – « Je ne m'étonne plus, pauvre petite bête, de te voir si triste ! » Il retira l'épingle de la tête du moineau, et l'oiseau se changea instantanément en une princesse d'une beauté merveilleuse, qui lui parla de la sorte : – « Si vous n'y prenez bien garde, ô jeune prince, vous aurez le même sort que moi et tant d'autres malheureux qui sont ici. En effet, chevaux, oiseaux, épées, sont autant de princes et de princesses et de seigneurs, que le maître de ce château, le dragon blanc qui est un grand magicien, retient ici enchantés, sous différentes formes, depuis un grand nombre d'années. Moi, je suis la fille du roi du Sud, et ce pauvre petit cheval noir, que vous avez si bien battu ce matin, est mon frère. » – « Par les esprits, que dites-vous là ? » – « Rien que la vérité. Mais, si vous voulez faire exactement comme je vous dirai, vous pourrez sortir d'ici, sans mal, et en nous délivrant tous, moi et mon frère et les autres qui subissent le même sort. » – « Que me faudrait-il faire pour cela ? Dites-moi vite. » – « Nous avons encore du temps devant nous. Pendant un an, nous pouvons vivre heureux et sans souci, dans ce château, où rien ne manque, et quand le moment sera venu, alors je vous dirai ce que vous devrez faire. »
Ils vécurent donc heureux tous les deux ensemble, pendant un an, se promenant tous les jours par les bois et les beaux jardins qui entouraient le château, comme s'ils étaient chez eux. Quand le soleil se couchait, tous les soirs, le prince remettait l'épingle dans la tête de la princesse, et aussitôt elle redevenait moineau, et passait la nuit dans sa cage. Et, chaque matin, aussitôt que le soleil paraissait, il retirait l'épingle, et l'oiseau redevenait princesse. Les jours et les mois passaient ainsi, insensiblement, et le temps leur paraissait court. Cependant, un jour, la princesse dit au prince : – « C'est demain que doit arriver le dragon. » – « Comment déjà ? » – « Hélas ! Oui, car il y a juste un an que vous êtes ici. Écoutez donc bien ce qu'il vous faudra faire : Quand le dragon arrivera, demain matin, il ira aussitôt visiter ses oiseaux, et ceux-ci à sa vue se mettront à chanter et à fredonner. En les voyant si joyeux, il vous témoignera son contentement, et, pour vous récompenser, il vous conduira dans son écurie. Et là il vous dira de choisir le cheval qui vous plaira le plus. Il y a là de beaux chevaux, vous le savez bien. Mais, ne choisissez aucun de ceux-là, gardez-vous-en bien. Demandez le petit cheval noir, si maigre et de si triste mine, qui est derrière la porte. Il vous dira que vous êtes un sot de choisir une pareille rosse. Mais, ne l'écoutez pas et persistez à dire que vous voulez celui-là, car, comme je vous l'ai déjà dit, c'est mon frère. »
« Alors, il vous conduira au coffre où sont les épées, qui étaient si rouilles, quand il partit, et qui sont à présent si luisantes et si brillantes, parce que je vous ai enseigné la manière de les nettoyer. Il vous dira encore de choisir une épée. Il y en a une, plus simple et moins belle que les autres, avec une petite tache de rouille, presque imperceptible. Vous prendrez celle-là, malgré toutes les instances du dragon blanc pour vous en faire prendre une autre. Car c'est là ma femme de chambre. Enfin, il vous conduira alors dans la chambre aux oiseaux et vous dira encore d'en choisir un parmi les plus beaux et ceux qui chantent le mieux. C'est moi qu'il vous faudra prendre, et fermer l'oreille à tous ses conseils et à ses instances pour vous en faire prendre quelque autre. Dès que vous me tiendrez, vous me retirerez l'épingle de la tête, afin que je revienne à ma forme humaine, et aussitôt vous frapperez, avec votre épée, sur une tête de cuivre qui est au-dessus de la porte de la volière. Le château s'écroulera à l'instant sur le dragon, avec un vacarme épouvantable, et il sera écrasé sous les ruines, sans qu'il vous arrive de mal. Tous ceux qu'il retient ici enchantés, sous différentes formes, seront alors délivrés, et reviendront à leurs formes premières, et s'en iront, chacun de son côté, après vous avoir remercié. Nous rentrerons ensemble, vous, mon frère, ma femme de chambre et moi, et, en peu de temps, nous serons au palais de votre père. Quand nous y arriverons, tous vos parents et les principaux du royaume seront réunis. En vous voyant, ils seront heureux de vous revoir après votre année d'absence. Tous voudront vous embrasser, et moi aussi. Mais, gardez-vous bien de vous laisser embrasser par aucune femme, car aussitôt, je serais enlevée par le Corps-sans-âme, et vous ne me reverriez plus jamais ! Faites exactement tout ce que je viens de vous dire, ou nous sommes perdus à tout jamais l'un pour l'autre. » – « Je le ferai, répondit le prince. Soyez sans inquiétude à ce sujet. »
Tout arriva comme avait dit la princesse. Le prince aussi accomplit de point en point toutes ses recommandations. Lorsque le dragon fut rentré dans son château, le prince frappa la tête de cuivre au-dessus de la porte de la volière, et avec un grand fracas, le château s'effondra sur le dragon. Si bien que, le lendemain, avant midi, ils descendaient tous au milieu de la cour du palais du roi. Jugez de l'étonnement que produisit une apparition si inattendue ! « Que signifie ceci ? » Se demandait-on. Puis, on courut au prince, pour l'embrasser. Il se laissait volontiers embrasser par les hommes, mais, il repoussait les femmes et les jeunes filles, ce qui les mécontentait beaucoup. Une jeune cousine s'approcha de lui, par derrière, lui sauta au cou et lui déroba un baiser. Hélas ! C'était assez. Le Corps-sans-âme apparu. Il avait l'apparence d'un grand dragon blanc. Il saisit la princesse, puis, il s'éleva en l'air, si haut, si haut, qu'on ne le vit bientôt plus. Personne ne savait ce que cela signifiait, si ce n'est le prince, qui ne le savait que trop bien, hélas ! Il se mit à se désoler, pleurant, criant, s'arrachant les cheveux. C'est en vain qu'on essayait de le consoler, il n'écoutait personne. Il fit ses adieux à ses parents et à ses amis, qui s'empressaient autour de lui et leur dit qu'il ne cesserait de marcher, ni le jour, ni la nuit, jusqu'à ce qu'il eût retrouvé la princesse sa fiancée. Ce fut en vain que son père et sa mère le supplièrent de rester avec eux, lui disant qu'ils mourraient de douleur, s'il les abandonnait, dans leur vieillesse. Ils lui promettaient de le marier à la plus belle princesse que l'on trouverait au monde, et de lui céder aussitôt le trône. Mais, il ne les écoutait seulement pas, et il partit.
Le prince marchait, il marchait, au hasard, nuit et jour, demandant à tous ceux qu'il rencontrait des nouvelles du Corps-sans-âme. Personne ne connaissait le Corps-sans-âme ni ne pouvait lui donner aucune bonne réponse. Un jour, il fut surpris par la nuit, dans un grand bois, où il s'était égaré, et le voilà bien embarrassé et bien inquiet, car ce bois était rempli de bêtes fauves. Il se vit soudain entouré d'une multitude infinie de fourmis, grosses comme des lièvres. Il était bien embarrassé et ne savait que faire. Une fourmi, plus grosse que les autres, marcha droit à lui. Il crut que c'était pour l'attaquer et le dévorer. « Hélas ! pensait-il, c'en est fait de moi ! » – « Homme, dit la grande fourmi, Vous êtes loin des vôtres. » Le prince fut surprit d'entendre ses paroles. – « Vous parlez le langage des hommes ? » – « Je suis un esprit de cette forêt, répondit l'animal, pourquoi traversez-vous en cet endroit dangereux ? » Le prince conta alors ses aventures à la grande fourmi. Celle-ci fut touchée de ses peines. – « Je connais le Corps-sans-âme, dit l'esprit. Il est un terrible magicien, à chacun de ses maléfices, terre et mer en souffrent. Il n'est pas comme les autres dragons : il a renié les esprits, et son esprit a quitté son corps. Il vit non loin d'ici, mais il n'est pas facile d'y aller, homme ! Son château est retenu par quatre chaînes d'or, entre le ciel et la terre. Vous verrez les chaînes, mais non le château, car il est trop haut pour cela. » – « Comment y aller, alors ? » demanda le prince. – « Hélas ! Je ne saurais vous le dire, mon bon prince, car l'aigle même n'atteint pas à cette hauteur. Mais je suis maître sur tous insectes qui possèdent des ailes, et si, quelque jour, vous avez besoin de moi ou de quelqu'un des miens, vous n'aurez qu'à m'appeler et j'arriverai aussitôt. J'ai une autre recommandation à vous faire : lorsque vous m'aurez quitté, vous ne tarderez pas à vous trouver au bord de la mer, et là, vous verrez, sur la grève, un petit poisson laissé à sec par la marée en se retirant, et qui sera près de mourir. Prenez ce petit poisson avec la main et remettez-le, vite, dans l'eau, car, plus tard, vous pourriez avoir besoin de lui. »
Le prince remercia et après s'être reposé dans la forêt de l'esprit fourmi, il prit congé et se remit en route, se dirigeant vers l'Ouest. Il arriva bientôt au bord de la mer. Comme il marchait sur le sable du rivage, il aperçut le petit poisson dont lui avait parlé l'esprit, resté à sec, la bouche ouverte, et paraissant près de mourir. Il s'empressa de le prendre avec la main et de le remettre dans l'eau. Le petit poisson plongea, disparut un instant, puis, élevant la tête au-dessus de l'eau, il parla de la sorte : – « Je te remercie, prince, de m'avoir sauvé la vie ! Je suis l'esprit de tous les poissons de la mer, et si jamais tu as besoin de moi ou des miens, tu n'auras qu'à venir au bord de la mer, en quelque endroit que ce soit, et à m'appeler, et j'arriverai aussitôt. » – « A merveille ! Les esprits me sont toujours favorables, se dit le prince, et avec leur aide on peut aller loin. » En marchant le long du rivage, il aperçut, au bout de quelque temps, les chaînes qui retenaient le château du Corps-sans-âme. Elles étaient scellées dans deux énormes rochers. Il s'arrêta à les considérer, et il se disait : – « Comment monter jusqu'au château ?… Si j'avais eu des ailes, peut-être… Et pourtant, l'aigle même ne pouvait atteindre si haut !… Comment faire ? Qui viendra à mon secours ?… Peut-être bien qu'une fourmi, en montant de maille en maille, le long de la chaîne, pourrait-elle arriver jusqu'au château ? L'esprit m'a promis de me venir en aide, en cas de besoin. Il faut que je l'appelle, pour voir :
Esprit des fourmis, ton secours je réclame Pour monter au château du Corps-sans-âme ! »
Et l'esprit des fourmis arriva aussitôt et demanda : – « Qu'y a-t-il pour votre service, mon prince ? » – « Je voudrais bien, si c'est possible, être changé en fourmi, afin de pouvoir grimper le long de cette chaîne jusqu'au château du Corps-sans-âme. » – « Qu'il soit fait selon votre désir » répondit l'esprit des fourmis. Et voilà le prince changé instantanément en fourmi. Sans perdre de temps, il se mit à grimper le long d'une des chaînes d'or, de maille en maille, tant et si bien, qu'il finit par arriver au château du Corps-sans-âme. Quel beau château que c'était ! Il fut émerveillé, quand il le vit. Il grimpa encore contre les murs du château, et pénétra par une fenêtre dans la chambre de la princesse. Celle-ci jouait aux cartes avec un dragon blanc. Il grimpa contre la robe de la princesse et se cacha dans sa manche. C'était la nuit, après souper. Vers minuit, le dragon se retira dans ses appartements, pour se coucher, et la princesse resta seule. – « Je désire redevenir homme », pensa alors la fourmi, et le prince fut aussitôt rendu à sa première forme. – « Ô mon Dieu ! Cher prince, s'écria la princesse en le reconnaissant, comment avez-vous pu venir jusqu'ici ? Hélas ! Vous êtes perdu, mon pauvre ami, car personne ne sort d'ici en vie ! » Le prince lui raconta par quels moyens il avait pu arriver jusqu'à elle, et la pressa de partir avec lui, sans perdre de temps. – « Et le dragon, vous n'y songez donc pas ? » – « Je le tuerai, le dragon ! » – « Hélas ! Mon pauvre ami, cela ne se peut pas. Il ne fut pas tué, même lorsque le premier château s'effondra sur lui ! C'est un corps sans âme, et sa vie ne réside pas dans son corps. » – « Et où diable est-elle donc ? » – « Je n'en sais rien. Mais, je ferai en sorte que vous l'appreniez de lui-même, demain. » – « Comment cela ? » – « Tous les soirs, après souper, il vient jouer aux cartes avec moi, dans ma chambre. Vous vous cacherez encore, sous la forme d'une fourmi, dans ma manche, et, comme il ne se doutera de rien, je l'amènerai adroitement à dire comment on pourrait lui ôter la vie. »
Ils passèrent la nuit ensemble, et ne dormirent pas beaucoup, tant ils avaient de choses à se dire, depuis leur séparation. Quand le jour parut, le prince redevint fourmi et resta, toute la journée, sous cette forme, caché dans la manche de la princesse. Après souper, le dragon reconduisit la princesse à sa chambre, selon son habitude, et fit une partie de cartes avec elle. Tout à coup, la princesse lui dit : – « Si vous saviez le singulier rêve que j'ai fait, la nuit dernière ? » – « Qu'avez-vous donc rêvé ? Dites-moi, je vous prie. » – « Oh ! C'est un bien sot rêve. Voyez plutôt : J'ai rêvé qu'un jeune prince était arrivé dans votre château, et qu'il voulait vous tuer, afin de m'enlever et de m'emmener à la cour de son père, pour m'épouser. N'est-ce pas que c'est un sot rêve ? » – « Ah ! Oui, bien sot, en effet, car rien de ce qui s'y trouve ne peut arriver : aucun homme ne peut monter de la terre jusqu'ici. Et puis, quand bien même cela pourrait arriver, moi, je ne puis pas être tué comme les autres êtres. » – « Pourquoi donc cela ? » – « Pourquoi ? C'est que je suis un Corps-sans-âme, et que ma vie ne réside pas dans mon corps. » – « Vraiment ? Où donc est-elle ? » – « C'est un secret, que je n'ai jamais dit à personne, mais, je puis bien vous le dire à vous. Écoutez-moi donc : Ma vie réside dans un œuf, cet œuf est renfermé dans une colombe, la colombe est dans un lièvre, le lièvre, dans un loup, et le loup est renfermé dans un coffre de fer, au fond de la mer. Croyez-vous encore qu'il soit facile de m'ôter la vie ? » – « Oh ! Non, assurément. » Le prince, qui était dans la manche de la princesse, avait tout entendu. Dès que le dragon se fut retiré dans ses appartements, il reprit sa forme naturelle, et la princesse lui demanda : – « Eh bien ! Avez-vous entendu ? » – « Oui, j'ai tout entendu. » – « Et vous pensez encore que nous pourrons sortir d'ici ? » – « Peut-être bien. Ayez toujours confiance en moi, et plus tard, nous verrons. Il faut que je retourne, à présent, sur la terre, et, quand je reviendrai ici, je tiendrai la vie du dragon blanc entre mes mains. »
Le lendemain donc, dès que parut le jour, le prince, sous la forme d'une fourmi, redescendit le long d'une des chaînes d'or qui retenaient le château, et, quand il eut atteint le rivage de la mer, il s'avança au bord de l'eau et appela l'esprit des poissons :
« Esprit des poissons, accours, accours, Car j'ai besoin de ton secours ! »
Et un instant après, il vit un petit poisson, qui éleva sa tête au-dessus de l'eau, et parla ainsi : – « Qu'y a-t-il pour votre service, mon bon prince ? » – « Il doit se trouver quelque part, au fond de la mer, un coffre de fer, qui renferme la vie du Corps-sans-âme, dans un œuf, et je voudrais tenir ce coffre-là ! » L'esprit des poissons replongea aussitôt sous l'eau, et se rendit à son palais et donna l'ordre à ses hérauts de convoquer aussitôt tous les poissons de la mer, grands et petits.
Les hérauts soufflèrent dans de grandes conques marines, et les habitants de la mer, grands et petits, accoururent aussitôt, de tous les côtés. L'esprit prit alors un grand livre, où étaient inscrits les noms de tous, et, à mesure qu'il les appelait, ils se présentaient devant son lui, et il leur demandait s'ils n'avaient pas vu, quelque part, au fond de la mer, le coffre de fer qui renfermait la vie du Corps-sans-âme. Aucun d'eux ne l'avait vu. Tous avaient déjà répondu à l'appel, sans donner aucun bon renseignement. Enfin, il arriva le tour d'un dragon dont les écailles étaient bleues et les pattes semblables à des nageoires. L'esprit lui adressa la même question qu'aux autres. Il avait vu le coffre, il savait où il était. Aussitôt ordre fut donné à la baleine de partir, sous la conduite du dragon bleu, et d'apporter le coffre. La baleine exécuta l'ordre de l'esprit, et apporta le coffre, sans peine. Trois autres poissons moins grands furent dépêchés pour l'aller déposer sur le rivage, aux pieds du prince.
Celui-ci l'ouvrit, car il paraît que la clef se trouvait dans la serrure, et un loup énorme s'en élança aussitôt. D'un coup d'épée, dont il avait eu soin de se munir, le prince fendit la tête du loup et le tua. Puis, il lui ouvrit le ventre. Un lièvre s'en élança. Mais, il le saisit par les oreilles et lui ouvrit aussi le ventre, et la colombe lui glissa entre les mains et s'envola, en claquant des ailes. – « Comment faire ? » Il songea à l'esprit fourmi qui lui avait dit qu'il était le maître de tous les insectes qui avaient des ailes, et il l'appela à son aide. L'esprit envoya aussitôt un scarabée, qui attira la colombe entre les mains du prince. Il ouvrit le ventre de l'oiseau, et y trouva l'œuf auquel était attachée la vie du Corps-sans-âme. Il le recueillit précieusement, le mit dans sa poche, et retourna, vite, au château du dragon, par le même chemin que la première fois. Le dragon était couché au sol, très malade et presque agonisant. A chaque animal tué par le prince, il s'affaiblissait, à vue d'œil, comme si on lui eût coupé un membre. La princesse était auprès de lui. Le prince entra dans la pièce, sous sa forme naturelle, tenant l'œuf à la main et le montrant au monstre. Celui-ci fit un effort suprême pour s'élancer sur lui. Mais, hélas ! Ses forces le trahirent. Alors, le prince lui lança l'œuf au milieu du front, où il se brisa, et le dragon blanc râla, et expira à l'instant même, tombant sur le sol avec un fracas sourd. Et aussitôt les chaînes qui retenaient le château en l'air, se rompirent avec un bruit épouvantable, et tout s'engloutit au fond de la mer !
Les autres dragons ne furent plus effrayés par le dragon blanc sans âme maintenant qu'il était mort, il vinrent alors remercier le prince, car eux-même n'avait jamais trouvé l'œuf. Ils prirent avec eux le prince et la princesse, et voyagèrent à travers l'air. Ils furent rendus en peu de temps au palais du roi. Grande y fut la joie de tout le monde de les revoir, et ils se marièrent, quelques jours après, et il y eut, à cette occasion, des fêtes, des jeux et des festins, comme on n'en avait jamais vu de pareils dans toute l'île.
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